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Enquête

Quarante-trois pour cent des étudiants LGBTQ+ du Québec estiment évoluer dans un milieu scolaire hostile

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14 novembre 2022
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Par La Presse Canadienne

Une enquête réalisée dans le cadre du projet de recherche SAVIE-LGBTQ révèle que 43 % des personnes étudiantes LGBTQ+ au Québec rapportent s’être senties malheureuses ou déprimées en raison d’un environnement hostile dans leur établissement scolaire.

Malgré une évolution des mentalités dans les dernières décennies, l’homophobie et la transphobie restent des problématiques présentes au sein du système scolaire québécois. Le cas de l’adolescente transgenre de 15 ans violemment tabassée dans une école secondaire d’Alma, en octobre, en témoigne. 

Selon Pascal Vaillancourt, directeur général de l’organisme Interligne, cette proportion s’explique par un certain manque de connaissances au sein des établissements scolaires. Les jeunes, en particulier au secondaire, sont en période de questionnement par rapport à leur identité, et cette recherche peut parfois créer une certaine vulnérabilité.

«C’est souvent le manque d’éducation qui fait en sorte que le milieu n’est pas sécuritaire, voire hostile, explique-t-il. Malheureusement, le fléau de l’intimidation existe encore dans les écoles, où on va s’attaquer à la vulnérabilité d’un ou d’une jeune».

Les données de l’Enquête canadienne sur la santé des jeunes trans et non-binaires publiée en 2020 révèlent d'ailleurs que 66 % de ces jeunes ont été victimes, dans leur collectivité, d’intimidation, de moqueries ou de ridiculisation, au cours de l’année précédente.

Certains membres du personnel ignorent aussi comment accueillir et interagir adéquatement avec les jeunes LGBTQ+, ce qui peut renforcer ce sentiment de déprime lié au milieu scolaire.

La nécessité des mesures inclusives
M. Vaillancourt affirme que l’instauration de mesures plus inclusives au sein des écoles pourrait atténuer cette tendance et permettre un meilleur accueil des étudiants de la communauté dans leur milieu d’apprentissage.

Le vocabulaire utilisé est d’ailleurs l’un des principaux vecteurs de communication, souligne-t-il, et le fait que le personnel soit au parfum des bons mots liés à la communauté peut aider à établir un dialogue sain entre les murs de l’école.

«Les mots qu’on choisit pour échanger avec les personnes LGBTQ+, c’est souvent la base d’une relation de respect. Si on n’utilise pas les bons mots, ou on choisit des mots qui sont insultants ou invalidants pour l’identité d’une personne, c’est parfois ce qui coupe les ponts dans les conversations», précise le directeur.

Le respect des pronoms et l’implantation d’espaces non genrés – notamment des toilettes et des vestiaires – peuvent aussi envoyer un message d’inclusion et permettre à l’ensemble de la population étudiante de se sentir en sécurité. De plus en plus d’écoles créent également des alliances LGBTQ+, des espaces ouverts à tous ceux qui offrent de la formation ou des activités en lien avec la diversité sexuelle et la pluralité de genres. 

Des «responsabilités partagées»
Aux yeux de Pascal Vaillancourt, l’inclusion des étudiants LGBTQ+ dans le réseau de l’éducation n’incombe pas seulement aux établissements scolaires.

«Je crois que ce sont des responsabilités partagées, et le gouvernement a clairement un rôle à jouer là-dedans, soutient-il. Le Bureau de lutte contre l'homophobie et la transphobie, normalement, devrait faire partie des priorités gouvernementales».

En plus des initiatives découlant du gouvernement, des centres de services scolaires et des écoles, le directeur estime que les parents doivent également être sensibilisés aux enjeux touchant les jeunes LGBTQ+ afin d’assurer un soutien constant.

Bien qu’il reste du chemin à faire pour garantir l’inclusion et la sécurité des personnes étudiantes LGBTQ+ au sein des établissements scolaires, Pascal Vaillancourt se dit confiant quant à l’amélioration de cette problématique. Lui-même enseignant pendant une dizaine d’années au niveau secondaire, il assure avoir constaté «une grande évolution» de ces enjeux au cours de la dernière décennie.

«Il y a des alliances qui existent, il y a des activités ; des écoles ont même commencé à transformer leurs installations, ajoute-t-il. Je pense entre autres à certains centres de services scolaires de la région de Montréal qui ont mis en place des procédures d’accueil pour les enfants trans afin de rendre leurs milieux plus sécuritaires».

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Cet article a été produit avec le soutien financier des Bourses Meta et La Presse Canadienne pour les nouvelles.

Élo Gauthier Lamothe, La Presse Canadienne

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