Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Loi visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace

Les pharmaciens craignent aussi de voir des patients privés de médicaments

durée 15h00
23 mai 2023
ici

commentaires

ici

likes

 

vues

imprimante
email
Par La Presse Canadienne

La crainte de voir des patients gravement malades perdre l'accès à des médicaments d'exception a été à nouveau soulevée en commission parlementaire sur le projet de loi 15. Cette fois, ce sont les pharmaciens d'établissements qui ont fait part de leur incompréhension au ministre de la Santé, Christian Dubé.

Selon la manière dont est rédigé l'article 336 de la future «Loi visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace», les pharmaciens d'établissements perdraient une certaine autonomie leur permettant d'administrer un traitement d'exception à de rares patients qui ne correspondent pas aux critères de recommandation de l'Institut national d'excellence en santé et services sociaux (INESSS).

La présidente de l’Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec (APES), Julie Racicot, a voulu donner le bénéfice du doute au ministre en soutenant que «ça ne peut pas être l'intention derrière ce qui est écrit (dans le projet de loi) parce qu'on se retrouverait à priver des patients de soins».

Or, que ce soit intentionnel ou non, des patients atteints d'un lymphome, d'un cancer ou d'une maladie rare vont perdre accès à leur traitement si aucune modification n'est apportée. L’Association des conseils des médecins, dentistes et pharmaciens du Québec (ACMDPQ) avait sonné l'alerte sur cet enjeu le mois dernier.

Dans la pratique actuelle, si l’usage d’un médicament n’a pas été recommandé par l’INESSS, mais que le comité pharmacologique d’un hôpital est au fait d’une nouvelle littérature scientifique favorable, il peut décider d’aller de l’avant et d’administrer le traitement au patient.

Toutefois, ce ne serait plus possible en raison du fameux article 336 du projet de loi 15, qui se lit comme suit: «Le comité ne peut accorder son autorisation si l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux a, dans un avis au ministre, refusé de reconnaître la valeur thérapeutique du médicament pour l’indication thérapeutique faisant l’objet de la demande d’autorisation.»

En commission parlementaire, l'APES a expliqué aux élus que selon la procédure, un médicament ayant fait l'objet d'un avis défavorable ne sera pas réévalué par l'INESSS si le fabricant ne dépose pas une nouvelle demande. Cependant, de nouvelles connaissances médicales peuvent avoir émergé sans qu'une telle demande voie le jour.

On a aussi donné l'exemple d'un patient qui ne répond pas au traitement primaire ou qui présenterait des contre-indications à ce traitement. Dans de tels cas, médecins et pharmaciens peuvent convenir d'une exception afin de lui offrir une alternative qui peut parfois aller à l'encontre des recommandations de l'INESSS.

Les pharmaciens d'établissements proposent une piste de solution, soit la création d'un registre centralisé des médicaments d'exception. En plus de faciliter la mise en commun d'information sur ces traitements, cela permettrait aussi à l'INESSS de prioriser les médicaments à réévaluer en fonction des besoins du réseau. On n'aurait donc plus à se fier uniquement aux demandes des fabricants avant de lancer de nouvelles évaluations sur l'efficacité thérapeutique d'un produit.

Le contenu en santé de La Presse Canadienne obtient du financement grâce à un partenariat avec l’Association médicale canadienne. La Presse Canadienne est l’unique responsable des choix éditoriaux.

Ugo Giguère, La Presse Canadienne

commentairesCommentaires

0

Pour partager votre opinion vous devez être connecté.

RECOMMANDÉS POUR VOUS


L'hospitalisation à domicile sera rendue disponible dans cinq hôpitaux de plus

Québec déploiera l'offre de service d'hospitalisation à domicile dans cinq hôpitaux de plus dans les prochains mois, poursuivant la mise en place de cette mesure qui vise à permettre aux patients de continuer leur traitement à la maison tout en demeurant sous la supervision d'une équipe médicale. La ministre déléguée à la Santé, Sonia Bélanger, a ...

durée Hier 9h00

Crises sociales: les actrices et acteurs du travail social font front commun

De nombreux acteurs des services sociaux du Québec ont fait front commun pour dénoncer un contexte sociétal caractérisé par de multiples crises sociales, écologiques, économiques, démographiques et climatiques, dans le cadre du sommet des premiers États généraux du travail social en 25 ans, tenu vendredi et samedi à Montréal. Les États généraux ...

19 avril 2024

Les besoins en psychologues seront comblés en 2026, estime le ministre Carmant

Les besoins en psychologues dans le réseau de la santé seront pourvus dans deux ans, selon les estimations du ministre des Services sociaux, Lionel Carmant.  Lors de l’étude des crédits budgétaires, jeudi, il a expliqué qu’il y avait 2271 psychologues actuellement dans le réseau et que les besoins se situaient à 2340, pour cette année, donc un ...