Apport du commissaire à la langue française, Benoît Dubreuil
Des «goulots d’étranglement» à Francisation Québec
Par La Presse Canadienne
Depuis sa création il y a environ un an, Francisation Québec peine à répondre à la demande, ce qui provoque des «goulots d’étranglement». Près de la moitié des personnes qui ont fait une demande d’inscription n’avaient toujours pas commencé leurs cours en date du 15 avril 2024.
C’est ce qui ressort du dernier rapport du commissaire à la langue française, Benoît Dubreuil, rendu public mercredi.
Mis sur pied en juin 2023, Francisation Québec est un guichet unique visant à simplifier l’accès aux cours de français, notamment pour les nouveaux arrivants.
Entre le moment de sa création et avril 2024, sur près de 99 000 demandes reçues par l’organisme, 50 400 personnes avaient commencé leurs cours ou reçu une confirmation d’inscription.
«Depuis le 1er juin 2023, les mécanismes mis en œuvre n’ont cependant pas permis de répondre à l’important volume de demandes soumises. Des goulots d’étranglement sont ainsi apparus dans le processus de formation des groupes, ce qui a créé des délais d’attente pour les demandeurs et occasionné divers problèmes pour les prestataires de services et les élèves», peut-on y lire.
Le rapport indique qu’il existe «un lien étroit entre la hausse du nombre de travailleurs étrangers temporaires au Québec et celle du nombre de demandes d’inscription aux cours de français», mais que cette demande ne semble pas avoir été anticipée par Francisation Québec.
«Pourtant, la croissance importante d’une population temporaire qui ne maîtrise pas le français n’était pas complètement imprévisible. En effet, elle est le résultat de changements que les gouvernements du Québec et du Canada ont mis en œuvre sans d’abord évaluer la capacité des services d’apprentissage du français à accueillir cette nouvelle clientèle», ajoute le commissaire dans son rapport de 121 pages.
Benoît Dubreuil recommande de «développer un modèle de prévision de la demande robuste et de renforcer les mécanismes de gestion des inscriptions, de manière à favoriser la réduction des délais de traitement».
Thomas Laberge, La Presse Canadienne
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