Que 3 % de l’ensemble
Les mariages de couples du même genre augmentent, mais le mariage reste peu fréquent

Par La Presse Canadienne
Vingt ans après avoir été légalisés au Québec en 2004, les mariages de couples du même genre ont atteint un sommet en 2024, soit 743, mais ces mariages ne représentent toujours que 3 % de l’ensemble des mariages, une proportion qui est relativement stable depuis quelques années.
Dans son Bulletin sur les mariages en 2024 publié mercredi, l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) souligne que les mariages, tous types confondus, demeurent peu fréquents au Québec.
Chute de 50 %
Dans l’ensemble, un peu plus de 23 000 mariages ont été célébrés au Québec l’an dernier, un chiffre qui se situe dans la fourchette de 22 000 à 23 500 observée depuis le début des années 2000. Cela représente toutefois une chute considérable par rapport au début des années 1970, alors que ce chiffre dépassait les 50 000 mariages par année.
Sans surprises, on constate une chute importante du nombre de mariages en 2020 et en 2021 en raison de la pandémie, mais le Bulletin signale que si «on aurait pu s’attendre à une augmentation plus importante en 2022, voire en 2023, s’il y avait eu un rattrapage complet des mariages qui n’ont pas eu lieu en 2020 et en 2021», cela ne s’est pas produit puisqu’en 2022 et 2023, on est revenu sensiblement au niveau prépandémique. «S’il y a eu rattrapage, celui-ci a été partiel, ou moins de nouveaux projets de mariage se sont concrétisés», concluent les auteures du bulletin.
Quant aux mariages de couples du même genre, le nombre de couples formés de deux femmes qui se sont mariés l’an dernier, soit 382, est légèrement supérieur à celui des hommes, qui se situe à 361, une tendance observée depuis 2018. Dans les six années suivant la légalisation des mariages de personnes du même genre, soit de 2004 à 2010, c’était plutôt l’inverse, les couples d’hommes étant significativement plus nombreux que ceux formés de deux femmes.
Se marier plus vieux et surtout l'été
On ne s’étonnera pas de constater que l’été a la faveur des mariés. Plus de la moitié (57 %) des mariages de 2024 ont eu lieu de juin à septembre.
La nuptialité – soit la propension des célibataires à se marier – demeure très faible au Québec. L’ISQ signale ainsi que «si les taux de nuptialité demeuraient constants au niveau de 2024, seulement 25 % des hommes et 29 % des femmes se marieraient au moins une fois avant leur 50e anniversaire».
L’âge moyen des mariés a légèrement diminué en 2024, mais demeure bien plus élevé qu’en 1971. À cette époque, les hommes se mariaient en moyenne à l’âge de 25,6 ans et les femmes à 23,5 ans. Aujourd’hui, le mariage survient plutôt à 33,4 ans en moyenne chez les hommes et à 31,9 ans chez les femmes.
Le mariage religieux en forte baisse
Les ministres du culte demeurent en tête des célébrants de mariage, mais ils sont de moins en moins sollicités pour des mariages religieux; alors qu’ils en célébraient environ 70 % en 2002, cette proportion a diminué de moitié pour se situer à 35 % en 2024. Les célébrants désignés, tels que définis par la loi et qui peuvent comprendre des proches, ont vu leur popularité augmenter depuis 2002 pour atteindre un peu moins de 30 % des mariages civils. Les notaires et greffiers, quant à eux, célèbrent autour de 18 % des mariages chacun.
Enfin, l’union civile demeure très marginale. Contrairement à l’union libre ou l’union de fait, l’union civile a une portée juridique équivalente à celle du mariage. Les droits et obligations qui découlent de ces deux types d’unions officielles sont les mêmes. Mais seulement 105 unions civiles ont été enregistrées en 2024, soit à 0,5 % de l’ensemble des unions conjugales.
Pierre Saint-Arnaud, La Presse Canadienne