Renaissance d’un sport ancestral

Par Sébastien Lacroix
Le Battagaway, vous connaissez ? Mieux connu sous le nom de la crosse, c’est un jeu guerrier, particulièrement violent, auquel s’adonnaient jadis les amérindiens pour régler leur conflit.
Cette tradition sera de retour, le dimanche 25 septembre de 14h à 16h, au Centre récréatif d’Odanak, alors que les Abénakis se frotteront aux Hurons de Wendake. Les deux équipes joueront pour défendre l’honneur de leur nation.
La joute de dimanche après-midi mettra aussi à l’enjeu un trophée qui aura la forme d’un tomahawk. Celui-ci pourra ensuite être remis en jeu contre des équipes provenant d’autres nations.
C’est que le match de dimanche sera une première édition de confrontations qu’entendent organiser les Abénakis d’Odanak contre d’autres nations au cours des prochaines années. « Nous avons recensé quelques nations comme les Mohawks et les Micmacs où il y a les communautés qui jouent à la crosse. Nous pourrions leur lancer des invitations, dit-il. Ce pourrait avoir lieu dans le cadre de nos Pow-Wow respectifs ».
« Wendake a une équipe depuis une dizaine d’années. Ça fait deux ou trois fois que nous les affrontons, mais ce sera la première fois que nous jouons contre eux de façon aussi officielle, indique Jacques T. Watson, qui est l’un des organisateurs de l’événement et qui joue dans l’équipe depuis sa création il y a trois ans.
« Nous avons voulu faire revivre nos coutumes ancestrales, explique le conseiller Jacques T. Watso. Pour respecter la symbolique, chaque joueur doit faire ses preuves lors des matchs de la ligue pour mériter son titre de guerrier ». Depuis quelque temps, l’équipe d’Odanak s’entraîne à raison de deux fois par semaine afin de se préparer à affronter les Hurons de Wendake. Elle comprend huit joueurs provenant de la communauté abénakise et huit autres qui sont des étudiants de l’Institut postsecondaire des Premières Nations qui a récemment été inauguré.
« Avec l’avènement de l’institution Kiuana, nous avons décidé d’invités des étudiants à se joindre à nous de façon à les impliquer dans notre communauté, explique le conseiller. Ils sont bons et ils ont attrapé la piqûre. Comme ils viennent d’un peu partout au Québec, il y en a qui vont retourner chez eux et instaurer le sport qui n’est plus pratiqué dans certaines communautés autochtones. Ce pourrait nous amener d’autres équipes à affronter ».
Contrairement à la ligue de crosse sénior du Québec, où les joueurs portent de l’équipement pour se protéger des coups qu’ils reçoivent, les autochtones n’auront aucune protection. « C’est certain qu’on peut se faire mal, mais comme nous adoptons la philosophie du guerrier, nous ne devons avoir peur de rien », illustre-t-il.
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