Une rentrée politique sous le signe de la passion

Par André Péloquin
Bien que la séance devait commencer dès 20h, celui-ci ne débutera finalement qu'à 20h18. Malgré le retard qui laissait planer un air de suspense dans l'assistance, les élus du conseil de la MRC étaient plutôt joviaux. « Comment ça se fait qu'il n'y a pas d'enveloppes brunes pour moi? », a plaisanté la mairesse de Saint-Aimé, Maria Libert, lors de la remise de documents en début de rencontre. De son côté, le préfet de la MRC et maire de Saint-Robert Gilles Salvas a dédié le moment de réflexion au regretté Jack Layton ainsi qu'à Robert Tremblay, maire de Saint-Ours, qui était absent du conseil en prévision d'une chirurgie à venir.
Quelques points soulevés...
Parmi les points soulevés, citons un problème de zonage entre Massueville et Saint-Aimé qui a refait surface hier. Ainsi, une demande d'exclusion de zone agricole formulée par le conseil de Massueville serait considérée par « une expropriation agricole déguisée » par les magistrats de Saint-Aimé. Le maire de Massueville, Denis Marion, a tenu à s'expliquer devant le conseil et à préciser que cette demande ne concerne que trois demeures construites en 1978. Les propriétaires de celles-ci auraient appris récemment que leurs demeures se trouvaient, en fait, en zone verte. « Cette demande ne change rien à la localisation. On veut seulement régulariser la situation », a-t-il précisé avant d'ajouter qu'il a déjà tenté de rencontrer M. Libert à ce sujet, mais que celle-ci désirait plutôt une demande écrite. Les démarches en seraient restées là et seront abordées à nouveau lors de la prochaine séance du conseil.
Le conseil est aussi revenu sur le règlement 208-11, une loi tout d'abord adoptée en juin 2011 afin de modifier le schéma d'aménagement de la MRC afin de contrôler l'utilisation du sol dans les zones exposées aux glissements de terrain pour, notamment, assurer la sécurité des citoyens. Ainsi, Saint-Aimé, Yamaska et les autres municipalités affectées profitent d'un délai de six mois afin de s'assurer qu'ils sont conformes à cette règlementation.
On relèvera aussi quelques points « verts » alors que le conseil a autorisé la signature de la convention d'une subvention de 222 365$ liant la MRC et la Fédération des Municipalités Canadiennes (FCM), fiduciaire du Fonds municipal vert, afin de compléter le dossier « L'écocollectivité, planification stratégique, structure de gouvernance et plan d'action ». Olivar Gravel, maire de Saint-Joseph-de-Sorel, a aussi recommandé au conseil de renouveler l'adhésion à la Table de concertation en environnement du Bas-Richelieu (TCEBR); motion retenue par ses collègues.
La jeunesse a aussi été soulevée à quelques reprises alors que Mme Libert a prié le conseil de retenir un projet reçu pour la création d'une halte-garderie lors du projet congrès de la Fédération des Municipalités du Québec. « Ça encouragerait les jeunes à s'impliquer davantage! » a-t-elle précisé. M. Marion, de son côté, a mentionné qu'il faudrait échafauder l'organisation d'un conseil jeunesse de la MRC dès la prochaine séance.
Les citoyens qui ont assisté au conseil dans l’espoir d’en apprendre un peu plus sur le fameux dossier opposant la MRC, la Ville de Sorel-Tracy et SDD sont toutefois restés sur leur faim.
Dossier SDD : le suspense persiste...
Les citoyens qui ont assistés au conseil dans l'espoir d'en apprendre un peu plus sur le fameux dossier opposant la MRC, la Ville de Sorel-Tracy et Solutions Développement Durable sont toutefois restés sur leur faim. Bien que le point 14 de l'ordre du jour devait être consacré aux derniers développements de la couverture d'assurance, M. Salvas a précisé que les démarches étaient toujours en cours, que les avocats de la Ville et de la compagnie d'assurances étaient toujours en pourparlers pour discuter des pour et des contre des stratégies privilégiées. « On aura plus de nouvelles au fil des prochaines semaines », a-t-il ajouté.
Une période de questions particulièrement houleuse...
André Mandeville, membre du groupe TEST (Transparence, Économie, Sorel-Tracy) a notamment réclamé que les municipalités se réapproprient les redevances passées et à venir (notamment celles engrangées par le futur parc éolien) de la MRC. Il a aussi réclamé un avis juridique écrit à ce sujet. Une demande qui a été appuyée par d'autres citoyens présents et finalement retenue par les membres du conseil. « Je ne veux pas que cet argent dorme », a martelé M. Mandeville alors qu'un autre membre de l'assistance scandait « On fera changer d'avis les élus de Sorel-Tracy!»
Martin Cournoyer et d'autres membres de l'Union des Producteurs Agricoles se sont aussi manifestés. Selon le principal intéressé, des producteurs de la baie Lavallière se battent depuis 10 années pour obtenir un creusage de cours d'eau en bonne et due forme. Le président du syndicat de base de Sorel de l'UPA, rencontré par le Sorel-Tracy Express.ca à la sortie du conseil, affirme que cette responsabilité revient à la MRC et que les travaux tardent. « La demande de creusage a été faite il y a deux ans. Prétextant les intempéries de septembre dernier, les travaux n'ont toujours pas été réalisés », confie-t-il avant d'élaborer sur les « excuses » que la MRC aurait fournies à l'UPA par la suite. « Nous n'avons pas les plans et devis, le ministère de l'Environnement n'a toujours pas répondu, la soumission doit être révisée, les pelles sont rares, etc. C'est pour gagner du temps! Je peux leur trouver une pelle et un bon ingénieur dès demain matin et la facture sera moins élevée que leurs prévisions! », s'est-il exclamé tout en réitérant que l'UPA montait un dossier à ce sujet en collaboration avec un avocat. À suivre...
Prochaine séance du conseil : le mercredi 14 septembre, dès 20 h, à la salle du Conseil de la MRC (50, rue du Fort, Sorel-Tracy)
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