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L’histoire entourant le décès du patriote Louis Marcoux à Sorel

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19 mai 2012
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Cette année, les Québécois célèbrent le 175e anniversaire de la Rébellion des patriotes (1837-1838). Si la ville de Sorel – appelée William-Henry à l’époque – n’a pas été le siège de batailles comme celles de Saint-Denis ou de Saint-Charles, elle n’a pourtant pas été à l’écart du conflit. D’ailleurs, deux personnages ont marqué cette époque : le Dr Wolfred Nelson et l’organisateur électoral Louis Marcoux. Si le personnage de Nelson est plus connu, l’affaire entourant le décès de Louis Marcoux – dont un monument a été érigé à son honneur sur la rue Hôtel-Dieu – l’est moins.

Avant tout, il faut replacer la ville de Sorel dans son contexte. Comme l’indique Yvan Lamonde, professeur d’histoire à l’Université McGill, la ville s’appelle officiellement William-Henry depuis 1787. C’est un tout petit comté et environ 130 personnes ont le droit de vote (les chefs de famille). Depuis l’arrivée des loyalistes dans le milieu des années 1780, Sorel possède un milieu anglophone composé d’Anglais, d’Irlandais, d’Écossais, etc., mais la majorité des habitants (85 %) sont francophones et catholiques.

William-Henry est une ville militaire, indique Mathieu Pontbriand, historien à la Société historique Pierre-de-Saurel. « C’est de Sorel que vont partir les soldats pour aller affronter les patriotes à St-Denis et ensuite à St-Charles.» D’autre part, depuis qu’il y a un parlement au Bas-Canada, à chaque élection, ce sont des candidats anglophones qui sont élus. « La plupart du temps, ils n’habitent pas Sorel, mais la ville de Québec, et souvent, ils sont procureurs généraux du Bas-Canada », précise M. Lamonde.

Nelson et le Parti patriote au pouvoir

Or, le vent change en 1827 alors que le Dr Wolfred Nelson, du Parti patriote, remporte les élections contre le député sortant et procureur général du Bas-Canada, James Stuart. Dès 1827, l’un des principaux travailleurs d’élection est un dénommé Louis Marcoux. Lors des nouvelles élections de 1834, le candidat patriote est John Pickle et Louis Marcoux agit comme son bras droit. « Pour avoir droit de vote à l’époque, souligne M. Lamonde, il faut avoir 21 ans et avoir « feu et lieu », c’est-à-dire qu’il faut demeurer dans la municipalité et le signe qui le prouve est la cheminée à la maison ».

Chacun des votes est tellement important que la veille des élections de 1834, des membres du parti opposé aux patriotes [le Parti bureaucrate] décident d’aller chercher un vote supplémentaire en aidant un citoyen de Sorel à compléter sa cheminée. Durant les travaux, une altercation entre des patriotes et des partisans bureaucrates éclate le soir du 5 novembre 1834 et c’est alors que Louis Marcoux est atteint d’une décharge de pistolet. Il décède trois jours plus tard de ses blessures.

Assassinat ou accident?

L’accusé, Isaac Jones, ne sera pas reconnu coupable. « On ne peut pas techniquement parler de l’assassinat de Marcoux. Il faut dire que Marcoux décède des suites d’une blessure occasionnée par Jones, qui a été accusé, mais qui n’a pas été reconnu coupable lors du procès qui a eu lieu à Montréal. Le jury était composé d’un nombre égal de francophones et d’anglophones. Jones, qui appartenait à une famille riche de Sorel, avait les moyens de se payer une équipe de grands avocats de Montréal… qui ont été capables de convaincre le jury. Ils avaient été fortement impressionnés par les avocats de Jones », raconte M. Lamonde.

Enfin, une fois le procès terminé, on voudra élever un monument dans le cimetière de Sorel, mais le curé refusera. Wolfred Nelson fera donc élever un monument à Marcoux à Saint-Denis, ce qui explique pourquoi le monument original est là-bas et qu’à Sorel, il s’agit d’une copie.

Pour en savoir davantage sur l’histoire de Louis Marcoux, on peut consulter un dossier dédié à ce dernier dans Le Saurelois d’automne 2009, le Bulletin de la Société historique Pierre-de-Saurel, disponible à la Société directement. De plus, la biographie détaillée de Wolfred Nelson est disponible sur le Dictionnaire biographique du Canada en ligne à www.biographi.ca à partir du moteur de recherche.

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