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« Poste » mortem

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19 septembre 2012
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Il y a une quinzaine d’années, alors que j’étais étudiant en histoire à Montréal, j’ai décidé de passer l’été dans ma ville de Sorel afin de travailler au Centre d’interprétation du patrimoine, aujourd’hui devenu le Biophare. Je considérais qu’il me fallait améliorer ma connaissance de l’histoire de ma région et que c’était le meilleur moyen d’y parvenir.

J’y ai découvert plein de choses : les bateaux blancs, le site Mandeville et l’histoire de M. Letendre sur son île. Dans l’exposition, il y a avait cette photo (voir photo ci-jointe). On aurait dit une photo tirée d’un décor victorien du Vieux-Montréal. C’est là que j’ai eu la piqûre. La piqûre du « vieux ». La piqûre du passé. La piqûre du patrimoine !

Il s’agit de l’ancien bureau de poste. Il s’élevait, avec sa grande tour et son horloge, au coin des rues George et Prince, directement en face du carré Royal. Il a été construit en 1884. Le maire de la ville, Adolphe Germain, avait déclaré au début des travaux qu’il s’agissait d’un jour de fête publique. Il était flanqué du ministre des Travaux publics, Hector Langevin.

Une fois la pierre angulaire posée, tous les dignitaires se sont réfugiés à l’hôtel Piché, qui deviendra plus tard l’hôtel Carleton, qui deviendra à son tour un espace vert au centre-ville.

L’histoire de cet ancien bureau poste nous démontre à quel point les mœurs ont changé. Le ministre Hector Langevin a demandé à la Ville de Sorel d’acheter le terrain qui appartenait à un particulier, du nom de Charles Black Radenhurst. Puis, la Ville a donné le terrain à l’État afin qu’il puisse construire l’édifice qui servira de bureau de poste et de douanes. La Ville achète donc un terrain, puis le donne au gouvernement fédéral !

L’édifice a été démoli en juin 1965. À cette époque, la préservation du patrimoine n’était pas à l’ordre du jour. Pendant 81 ans, les Sorelois l’ont fréquenté. C’était une fierté du patrimoine bâti. Aujourd’hui encore, la seule vue de cette photo me pince le cœur. C'est ce qu’il advient des bâtiments que l’on ne protège pas.

Si nous regrettons la disparition du bureau de poste, ne laissons pas la prochaine génération regretter la disparition de bâtiments actuels qui ont une valeur collective.

commentairesCommentaires

1

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  • CP
    CLAUDE PARENTEAU
    temps Il y a 3 ans
    QUE RESTE T'IL? RIEN.QUELLE HONTE D'AVOIR FAIT CELA.UN SI BEAU CHATEAU.JE L'AIMAIS DEPUIS MON JEUNE AGE.IL EST MORT A 81 ANS,J'AI 81 ANS ET J'AI ENCORE DE LA PEINE QUAND J'Y PENSE. CLAUDE PARENTEAU

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