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Une église en cinq temps

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2 octobre 2012
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L’été dernier, par un bel après-midi, je décide d’aller sur le bord de l’eau avec mes enfants afin de pique-niquer au doux son des mouettes et du fleuve. Ensuite, ma petite famille devait se diriger vers la bibliothèque du Survenant, située à proximité. Or, chemin faisant, j’aperçois une pancarte sur le perron de l’église Saint-Pierre nous invitant à en faire la visite. J’utilise alors mon autorité parentale pour amener mes enfants à fréquenter l’église (il y a des coutumes qui ne se perdent pas !).

Je rencontre le guide, un étudiant en histoire, qui nous raconte l’épopée divine d’un des plus beaux bâtiments de la région. Dans un premier temps, j’apprends que son histoire débute avec une petite mission érigée en 1670 à la suite de la reconstruction du Fort Richelieu par Pierre de Saurel.

Plutôt modeste, la chapelle faisait 30 pieds sur 12 pieds. Mgr de Laval lui-même y est venu afin de confirmer des habitants en 1678. Elle était dirigée par des Récollets et fut détruite vraisemblablement vers 1696.

Tout en arpentant l’allée centrale de l’église, le guide nous dit que la veuve de Pierre de Saurel a fait don d’une terre de deux arpents de front afin d’ériger une première église en 1708. Celle-ci était en bois et était dirigée par un Sulpicien. Compte tenu du nombre croissant de la population, le gouverneur de Vaudreuil et l’intendant Bégon signent un décret en 1722 pour fonder la paroisse Saint-Pierre, nom du premier apôtre. Il fallut aussi ordonner aux marguilliers de clôturer le cimetière, car le bétail venait brouter l’herbe qui s’y trouvait !

Dépassé la nef, le guide nous apprend qu’une seconde église, toujours en bois, est construite 1732. Sa construction a pris 12 ans. Le malheur est que la population double pendant ce temps et qu’il faut donc construire une troisième église ! En ajoutant la réparation du presbytère, ordonnée par l’intendant Bigot, puis la guerre contre les Anglais et la grande famine de 1788, la fabrique est pratiquement sans le sou.

En montant vers la sacristie, le guide nous explique que le curé Jean-Baptiste Kelly, arrivé en 1817, trouve que l’église Saint-Pierre est désuète. Il fait plusieurs demandes et l’évêché répond par une requête aux paroissiens d’ériger une nouvelle église. Celle-ci sera en pierre et demandera beaucoup d’argent aux fidèles, tellement en fait que ceux-ci réduiront la hauteur de 27 pieds et le nombre de nefs, passant de trois à une seule !

Le résultat est celui que l’on peut encore voir aujourd’hui ! Bien sûr, certains aspects ont été modifiés, comme les tribunes latérales du second étage qui ont été retirées, l’orgue Paradis qui fut remplacé par un orgue Casavant et un sous-sol qui a été creusé en 1959. Il n’en demeure pas moins que l’église Saint-Pierre est un trésor de notre patrimoine bâti.

Je termine donc ma visite, je remercie le guide et je rappelle mes enfants, partis depuis longtemps courir entre les bancs !

 

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