Corina Bastiani et la « municipalité de demain »
Pour débuter l’année 2012, l’Union des municipalités du Québec (UMQ) présentait pour la première fois un numéro hors série d’URBA produit et rédigé exclusivement par des jeunes de 18 à 35 ans. Quelle est la vision des jeunes de la génération Y sur les différents enjeux qui animent le monde municipal? Voici la question à laquelle ont répondu élus municipaux, professionnels et citoyens actifs de moins de 35 ans, dont la conseillère municipale de Sorel-Tracy Corina Bastiani, également présidente de la Commission des jeunes élues et élus de l’union.
Carte blanche« C’est la première fois que l’Union donne la parole entièrement à des individus, ce ne sont pas des textes corporatifs, loin de là – nous avons eu carte blanche totale. J’ai piloté la rédaction avec la rédactrice en chef. J’ai aimé ça parce que ça m’a retourné à mon ancienne vie de journaliste. C’était un exercice hyper intéressant », a-t-elle laissé savoir.
À la lecture des textes, poursuit-elle, il va s’en dire qu’un fil de pensée les unit, eux qui ont pourtant été rédigés sans que les participants se consultent. Elle constate également que les réflexions des participants de ce numéro spécial rejoignent celles énoncées dernièrement dans le rapport du Comité des sages (www.livreblancmunicipal.ca), dont le mandat était de soumettre des recommandations sur la municipalité de demain et le rôle de l’élu municipal.
« En réalité, on dit la même chose! Il n’y a pas de conflit générationnel. Au contraire, on parle d’union intergénérationnelle, affirme-t-elle. Oui, je pense qu’il faut que des changements se fassent – sur la fiscalité municipale entre autres –, mais ils ne sont pas du ressort d’un seul conseil. C’est une force de groupe, une force d’union, qui se doit d’aller dans le même axe pour faire des changements gouvernementaux. L’UMQ compte 1 800 municipalités, ce qui nous permet d’avoir une voix ».
Place des jeunesSi ce numéro donne la parole aux jeunes, qu’en est-il de leur véritable intérêt? « On a tendance à dire que les jeunes ne sont pas politisés, mais ils le sont. Dans la Tournée des jeunes élus de 2009, on a constaté une méconnaissance du monde municipal. Or, cette méconnaissance-là ne peut pas être attribuée uniquement à cette génération. Je pense que le citoyen en tant que tel ne connait pas le monde municipal d’aujourd’hui », croit-elle.
Selon la conseillère, les charges, les compétences et les modes d’action ont évolué, tandis que la perception du citoyen ne s’est pas nécessairement arrimée à cette nouvelle façon de faire.
Projet de Web 2.0Enfin, dans le but de faire connaître davantage le monde municipal, la Commission jeunes élus et élues de l’union souhaite mettre de l’avant un projet de Web 2.0 d’ici 2013. « On souhaite donner des outils autant aux jeunes élus qu’aux enseignants. On se rend compte que les jeunes ont besoin de modèles, d’explications, d’images, d’exemples de pratiques innovantes, comme les Habitations Saint-Maxime ici. » La plateforme Web devrait permettre de rejoindre la nouvelle génération, née avec les nouvelles technologies.
Le rôle de l’éluQuant au rôle de l’élu, Mme Bastiani estime qu’il se doit d’avoir une vision à long terme. « C’est de considérer notre passé, de vivre son présent, puis de pouvoir imaginer son futur. De réussir à faire rayonner sa ville sur l’échiquier national par des moyens concrets. Il y a aussi un travail de stimuler la démocratie et de redonner force à la participation citoyenne. »
L’édition décembre 2011-janvier 2012 du magazine URBA, spécial « génération y », est disponible en format PDF au www.umq.qc.ca sous l’onglet « Publications » et donne également la parole à un autre Sorelois, l’historien Mathieu Pontbriand, qui signe le texte « L’historien dans la cité ».
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