Le Parti d'Aujourd'hui se dit insatisfait
Le 19 mars dernier, le conseil municipal de Sorel-Tracy, lors d’une séance spéciale, a adopté trois régalements de citation : le marché Richelieu, l’église Notre-Dame et la Gare ferroviaire sont officiellement considérés comme des immeubles importants aux yeux de la municipalité, qui s’engage ainsi à assurer leur conservation.
Or, par voie de communiqué, le Parti d'Aujourd'hui manifestait son désaccord avec le refus du conseil d'adopter deux règlements de citation concernant le 2, rue Charlotte et le 88, rue de la Reine, une décision qui ne correspondrait pas aux valeurs ni aux principes du Parti d'Aujourd'hui et de sa chef Corina Bastiani. À ce sujet, elle mentionne que « le conseil municipal de Sorel-Tracy a refusé de citer ceux représentant une partie de notre patrimoine maritime et les trois autres ont dû être adoptés sur division. Ces décisions prises par la majorité du conseil vont à l’encontre de celles du comité consultatif d’urbanisme, qui avaient voté pour la citation de l’ensemble des bâtiments proposés. Il est plus que temps d'utiliser la Loi sur les biens culturels à Sorel-Tracy comme le font déjà des centaines de municipalités. »
De son côté, le maire de Sorel-Tracy, Réjean Dauplaise, s’est dit satisfait de voir que trois bâtiments aient été cités. Toutefois, il aurait souhaité qu’une étude approfondie de chaque bâtiment soit menée avant de se prononcer officiellement, notamment en ce qui ce concerne les deux refus. « Malheureusement, le conseil en a décidé autrement et il n’était pas unanime », a-t-il commenté.
Enfin, Corina Bastiani a tenu à souligner que « les édifices bordant la rue de la Reine sont des témoins de la présence du consulat américain et de la Sincennes-McNaughton. Ils sont parmi nos derniers vestiges de la riche histoire maritime soreloise sur la rive est du Richelieu. Il n’y a pas eu que la Marine! Le processus de citation visait à les protéger pour permettre aux générations futures de pouvoir se commémorer ces pages de notre histoire.»
L'avis du conseiller Gilles Lemieux
Invité à commenter l'affaire, Gilles Lemieux a indiqué au Sorel-Tracy Express.ca qu'il voulait réfléchir avant de se commettre. La réflexion aura porté ses fruits, car le conseiller nous a communiqué une longue missive intitulée « Oui pour laisser en héritage un patrimoine bâti! » qui résume sa pensée sur le processus utilisé pour déterminer le sort de ces bâtiments. Voici donc...
« Comme élus, nous avons le devoir de protéger notre patrimoine bâti. Plusieurs moyens peuvent être utilisés tels que; la citation, un schéma d'aménagement, un plan d'urbanisme ou un plan d'implantation et d'intégration architecturale (PIIA). C'est ainsi que le conseil de ville de Sorel-Tracy a été appelé à voter le 19 mars 2012 en séance extra ordinaire 5 règlements pour autant de bâtiments à être cités monuments historiques. Le fait de citer un bâtiment selon la Loi sur les biens culturels donne à celui-ci un statut légal avec ses avantages et ses contraintes.
Lors de la séance publique de décembre 2011, des avis de motions ont été déposés afin d'entamer le processus de citation. Le conseiller Yvon Bibeau avait alors demandé que ces avis de motion soient retirés de l'ordre du jour, car aucun dossier n'avait encore été présenté au conseil tel que la Loi le spécifie à son article #61. Ce qui a été refusé.
Afin de prendre une décision objective et rationnelle concernant ces demandes de citation, autant le comité consultatif d'urbanisme et le conseil de ville se devaient d'avoir des dossiers complets et surtout bien étoffés sur le plan historique. Le ministère de la Culture met d'ailleurs à la disposition des municipalités un guide pratique pour les aider à documenter et les éclairer dans un dossier de citation. Le guide conseille aussi de faire affaire avec des professionnels le cas échéant. Le conseil de ville s'était aussi mis d'accord en début d'exercice afin d'avoir une rencontre ou communication avec le ministère de la Culture, de visiter les lieux et en terminant d'avoir un rapport sur l'état des bâtiments incluant un aperçu des sommes à investir dans les bâtiments pour les mettre conforme à la Loi.
Lors de la séance extraordinaire du 19 mars, nous n'avions pas eu de communication avec le ministère, pas de visite des lieux à être cités, pas de rapport sur les bâtiments. Pire encore, un simulacre de dossier de citation non signé par son auteur et sans référence bibliographique nous a été présenté. Dans les circonstances, vous comprendrez qu'il m'est difficile comme administrateur municipal consciencieux de voter dans de telles conditions.
Personnellement, j'aurais préféré qu'un consultant puisse, comme il est prévu au budget, faire la caractérisation de notre patrimoine bâti. Par la suite, qu'il puisse nous aider à entreprendre la protection de notre patrimoine avec l'outil le plus approprié mis à la disposition de la municipalité. Travailler d'une façon structurée accompagner de professionnels... »
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