Une loi vivement contestée

Par André Péloquin
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« C’est vraiment exagéré! », a lancé Sonia Éthier, présidente du Syndicat de l'enseignement du Bas-Richelieu avant d’ajouter que « c’est un projet de loi disproportionnel aux besoins de la cause ». En plus d’imposer des amendes considérables aux manifestants ne se pliant pas aux exigences de la loi, Mme Éthier croit que le carcan encadrant la réglementation pourrait bien étouffer certains mouvements. « C’est une atteinte aux droits des associations étudiantes, mais aussi des groupes syndicaux », indique-t-elle. « Communiquer, au moins huit heures à l’avance, du parcours et l’horaire d’une manifestation qui peut être jugée illégale à tout moment par les autorités; c’est aller trop loin! »
Alex Vandal Milette, responsable des communications de l’association étudiante du Cégep de Sorel-Tracy, abonde dans le même sens. « C’est inquiétant », faisant notamment valoir que le retrait du financement d’associations étudiantes nuisant au bon fonctionnement d’un établissement scolaire est excessif. « Si une manifestation dégénère, la facture serait particulièrement salée! », glisse-t-il en faisant valoir les amendes concernant les associations étudiantes qui peuvent atteindre jusqu’à 125 000 $.
Tout comme Mme Éthier, Vandal Milette croit que cet encadrement jugé excessif étouffe l’essence d’une manifestation. De plus, la loi 78 nuirait autant aux étudiants s’opposant à la hausse qu’aux syndicats qui comptaient sur ce moyen de pression lors de négociations à venir sur des renouvellements de conventions collectives. « Je regarde ça et je suis à terre », conclut-il. « Ça ne correspond pas à ce qu’on nous a appris sur la liberté, les droits civils et la démocratie. »
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