Éoliennes : Sorel-Tracy n’appuie pas le projet

Par Sébastien Lacroix
Coup de théâtre dans le dossier du parc éolien communautaire Pierre-de Saurel, alors que le conseil municipal de Sorel-Tracy a adopté une résolution de non-appui à ce projet qu’il financera à hauteur d’un peu plus de 60%.
Cette résolution n’entravera pas le processus vers la réalisation du projet, puisque seul le maire Réjean Dauplaise a le pouvoir de s’exprimer sur le projet en tant que conseiller régional à la MRC de Pierre-De Saurel. Celui-ci a d’ailleurs réitéré son appui au projet après avoir entendu ses conseillers exprimer leurs doléances.
Tout de même, le conseiller Gilles Jr. Lemieux, qui a proposé cette résolution, estime qu’elle n’est pas vide de sens. « Ça ne veut pas dire que nous sommes contre le projet, mais nous voulons plus d’information avant de l’appuyer », a-t-il résumé.
Le conseiller estime avoir besoin davantage d’information sur les trois points majeurs pour cautionner ce projet qui nécessitera, au bas mot, un investissement de 36 millions $ pour la Ville de Sorel-Tracy. « Plusieurs questions sont demeurées sans réponses sur la gouvernance, la redistribution des redevances et les données sur le vent », a-t-il pointé.
M. Lemieux a rejeté du revers de la main les accusations de la conseillère Michelle Lacombe, qui y voyait une volte-face de la part du conseil qui avait déjà donné son appui au projet, pas plus tard qu’en 2010. « Ce sont deux choses complètement différentes. À l’époque, la MRC nous demandait si elle pouvait aller de l’avant pour faire des études. Comment s’opposer à ça? C’est même plutôt sage que de faire une étude pour voir si ça vaut la peine, a-t-il rappelé. La différence, c’est qu’on nous demande aujourd’hui de signer un chèque de 36 millions $, alors qu’il nous manque des informations. »
Un manque de transparence
Le conseiller Yvon Bibeau, qui a secondé la résolution de non-appui au projet communautaire de parc éolien Pierre-De Saurel, estime pour sa part que la MRC a manqué de transparence dans ce dossier.
Il déplore notamment que dans tout le processus, le conseil de ville de Sorel-Tracy n’ait reçu seulement qu’une demande d’appui à cette résolution type. « Des études sérieuses ont été réalisées et je ne doute pas du résultat. La ville-centre paiera 61,4% et nous aurions apprécié une plus grande attention et une approche privilégiée, ce qui n’a pas été le cas », a-t-il déclaré.
Selon lui, la MRC s’adresse aux municipalités pour se conférer une plus grande crédibilité. « Ç’a pour effet un entraînement subtil d’acceptabilité sociale. Ce semble un geste noble et démocratique, mais ça cache une tout autre réalité », décrit-t-il.
Il invite d’ailleurs le gouvernement du Québec à revoir les règles qui régissent les MRC qui peuvent contracter des emprunts par la seule approbation du vote des maires. « Ils peuvent le faire sans consultation publique et en niant la contestation par la signature de registre », a-t-il mentionné, soulevant au passage « la perte de confiance de la population envers ses institutions ».
Un million $ à la poubelle ?
La conseillère Corina Bastiani et chef du Parti d’Aujourd’hui a voté contre la résolution qui a été adoptée à quatre conseillers contre deux étant donné que le projet est trop avancé pour reculer.
Comme elle l’a fait valoir, le prochain conseil devra vivre avec le résultat du projet. « J’espère à sa réussite, parce que nous serons imputables de sa Dette, de ses revenus, des poursuites et des événements qu’il pourra engendrer », énumère-t-elle.
Le fait de se désengager du projet coûterait trop cher selon la conseillère Corina Bastiani. « Ce serait l’équivalent de prendre un million $ et le mettre à la poubelle », a-t-elle illustré.
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