Baie Lavallière : décréter l’état d’urgence

Par Sébastien Lacroix
La MRC de Pierre-De Saurel et l’Union des Producteurs Agricoles (UPA) ont décidé de faire front commun pour accélérer le processus menant au creusage de la rivière du Pot-au-Beurre dans la Baie Lavallière afin de favoriser un écoulement normal des eaux.
Ce dossier qui traîne en longueur depuis près de trois ans a rencontré un autre obstacle, le mois dernier, alors que la MRC de Pierre-De Saurel s’est vue dans l’obligation d’aller en appel d’offres pour procéder à une étude d’impact environnemental.
Étant donné l’ampleur et la complexité de la tâche, cette étude pourrait prendre de deux à trois ans à se réaliser. Or, les agriculteurs n’ont pas les moyens d’attendre une aussi longue période et espèrent que l’état d’urgence soit décrété par le gouvernement.
Rappelons que le refoulement des eaux provoque des inondations sur les terres à proximité de la rivière du Pot-au-Beurre, qui reçoit près de 80% des eaux et qui n’a pas été creusé depuis une trentaine d’années. Des terres agricoles ne sont plus cultivables, des agriculteurs accusent des pertes de récolte et plusieurs boisées risquent de pourrir sur place.
Faire front communUne quarantaine d’agriculteurs ont fait sentir leur présence lors de la dernière séance du conseil des maires de la MRC de Pierre-De Saurel. Ils ont obtenu un tête-à-tête avec le préfet Gilles Salvas, le 11 avril, afin de faire le point sur la stratégie à adopter afin d’accélérer le processus menant au creusage.
Les parties tenteront de convoquer des rencontres avec les ministres concernés dans les prochaines semaines. « Nous allons essayer de parler aux ministres de l’Environnement, et des Ressources naturelles et de la Faune et peut-être que notre ministre régional pourra nous aider là-dedans », assure le préfet de la MRC de Pierre-De Saurel, Gilles Salvas.
Celui-ci estime qu’il sera fort probablement impossible de procéder aux travaux dès cet été, mais il espère que l’étude d’impact prendra de 12 à 18 mois à se réaliser plutôt que de 2 à 3 ans. « Les maires veulent mettre ce dossier en priorité, mais on ne peut pas mettre de date », indique le préfet.
L’étude d’impact nécessitera des travaux très complexes allant de la façon de procéder pour creuser, pour étendre les sédiments, pour les transporter, etc., afin de minimiser les impacts sur la faune et la flore. « Ils peuvent aussi bien nous dire de faire un barrage ou de transporter les poissons, raconte Gilles Salvas. Je comprends l’impatience des agriculteurs, mais ce sont des travaux qui sont complexes. Le livre qui explique l’étude fait un pouce d’épaisseur.»
Les agriculteurs préparent leur dossierPrès d’une semaine après la rencontre avec la MRC de Pierre-De Saurel, les représentants de l’UPA se sont réunis à Saint-Hyacinthe, le 17 avril, afin de monter un dossier complet à présenter aux différents ministres concernés.
En collaboration avec la Fédération de l’UPA, les agriculteurs de la Baie Lavallière dressent une liste exhaustive de l’ensemble de la situation. « Nous sommes à recenser avec précision les 1500 hectares où des agriculteurs subissent des pertes de récoltes, des diminutions de rendement ou qu’ils ne sont plus admissibles à l’assurance-récoltes », nous a expliqué le président du Syndicat de l’UPA du Bas-Richelieu, Martin Cournoyer.
Les agriculteurs identifient également des endroits où il y a du décrochage. Ils se disent aussi prêts à aménager des bandes riveraines afin de diminuer la présence de sédiments dans la Baie Lavallière. « On est conscient qu’il y a une problématique de sédimentation à laquelle il faut s’attaquer, admet Martin Cournoyer. Nous voulons que le creusage se fasse et que nous n’ayons plus besoin de le faire avant au moins 40 ou 45 ans. »
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