Plus de 1000 personnes assistent à la messe d’adieu des Franciscains
L’église Saint-Pierre de Sorel-Tracy était pleine à craquer.
Ils étaient en effet plus de 1000 personnes rassemblées le 4 octobre dernier – journée de la Saint-François – pour une occasion toute spéciale : celle du départ des Franciscains. Pendant 88 ans, ils ont été présents à Sorel-Tracy, permettant aux croyants de venir se recueillir dans leur chapelle à toute heure de la journée.
À présent, âgés et malades dans certains cas, les cinq pères qui résidaient toujours à Sorel-Tracy doivent quitter la région pour Montréal ou Trois-Rivières. « Une décision crève-cœur pour les Franciscains », a laissé savoir le Franciscain Roland Bonenfant, quelques minutes avant le début de la cérémonie. « Cela faisait trois ans qu’on en parlait. Il n’y a plus vraiment de relève. Les gens vieillissent et il faut se regrouper. Plusieurs partent pour Rosemont, un autre à Trois-Rivières. Les gens comprennent parce qu’on a essayé de les préparer. Ils sont très émus, et il y a beaucoup de tristesse. » Il a également tenu à exprimer aux gens tous les regrets des Franciscains concernant ce départ.
« On préfère partir maintenant, dans la dignité, que d’une manière qui ne serait pas convenable dans quelques années, a laissé savoir Marc le Goanvec, ministre provincial des Franciscains. C’est sûr que c’est chargé d’émotions. Nos frères ont été curés dans la paroisse; ils ont marié et baptisé bien du monde ici. Nous partageons une histoire commune. Le cœur dit pourquoi, mais la tête comprend un peu. »
Journée symbolique chargée d’émotions
Tandis que la foule réunie à l’église mardi dernier attendait que commence la messe, des Franciscains, vêtus de leurs habits traditionnels se promenaient dans l’allée centrale, à l’écoute de ce que les gens avaient à dire. Plusieurs étaient visiblement émus. « C’est beaucoup d’émotions, parce que ça fait 88 ans, a poursuivi le ministre provincial des Franciscains. J’entends beaucoup de témoignages des gens. D’abord, ils expriment leur tristesse. Pendant toutes ces années, les Franciscains ont aimé la population, je pense que cela a toujours été une très belle relation de complicité, de soutien mutuel et c’est ça qui se termine maintenant. Ce que les gens me disent souvent c’est “Où est-ce qu’on va aller maintenant pour prier, pour se recueillir?” C’est tout un défi. C’est plus au clergé local, à la paroisse de Sorel, de voir comment répondre à ce besoin. »
Benoît Côté, prêtre à Saint-Ours et l’abbé Claude Barrett conviennent que le départ des Franciscains est une perte pour Sorel-Tracy « parce qu’il s’agissait d’un lieu d’accueil pour les gens ». M. Côté a rappelé que « leur chapelle était ouverte du matin au soir » et qu’un tel lieu va manquer à la population qui le fréquentait. « Il y a eu beaucoup de communautés de religieux et de religieuses dans Sorel, on en avait une dizaine, que ce soit dans le domaine de l’éducation ou les hôpitaux pour accueillir hommes et femmes pour des confidences. Le fait que les Franciscains partent, c’est le départ du dernier groupe de religieux de Sorel. Il ne reste désormais que deux Sœurs de Saint-Joseph. »
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