Un site Internet pour favoriser la « vie de quartier »
Un dimanche sans tondeuse, sans scie mécanique, sans… bruit : si plusieurs en rêvent, pour les citoyens du quartier des Terres d’en haut, il s’agit d’une réalité. Toutefois, l’initiative « Chut le dimanche! » n’aurait pu se concrétiser sans la collaboration des résidents et surtout, de la mise sur pied du site Internet www.terresdenhaut.com.
La responsable de ce site Internet « de quartier » et spécialiste de la gestion d’information, Anne-Lucie D. Lépine, mentionne que la création du site est née d’un besoin de communication entre les citoyens du quartier et le désir de créer une « vie de quartier ». « On se demandait comme rejoindre les gens. Il y a 20 ans, les Terres d’en haut comptaient 70 maisons; aujourd’hui, le quartier prend de l’ampleur, passant à 200 maisons. On ne peut pas faire du porte-à-porte. »
Elle rappelle au passage que c’est la question entourant la gestion du site du P-84, par Rio Tinto, Fer et Titane, qui a exacerbé ce besoin de communiquer entre les citoyens et force est d’admettre que cela a porté ses fruits, car la multinationale est partenaire du projet.
Depuis sa création en 2010, le site rejoint environ 40 % d’abonnés parmi les citoyens du quartier et se veut un outil de plus lors de l’arrivée de nouveaux résidents.
À la manière d’un babillard public, on y trouve des offres de services, dont celles des jeunes qui veulent garder des enfants, mais il sert également à retrouver un bien perdu. Mme Lépine se rappelle de l’histoire d’une petite fille qui avait perdu son lapin. « Ça peut sembler banal, mais grâce à l’annonce qu’on a fait paraître, le lendemain, elle avait retrouvé son animal. Ça peut amener à beaucoup d’entraide! », raconte-t-elle. Ou encore, quelqu’un qui avait perdu son trousseau de clefs pendant sa marche et qui l’a retrouvé grâce au site Internet, évitant beaucoup de tracas à la personne.
Pour ce qui est de l’initiative « Chut le dimanche », elle précise qu’une telle initiative a été rendue possible grâce à l’anonymat du site Internet : « Moi, je n’aurais jamais dit à mon voisin d’arrêter sa tondeuse. C’est devenu une loi implicite et c’est la seule règle du quartier. On ne veut pas écœurer les gens non plus et on sait être tolérants selon les circonstances, mais désormais, on peut déjeuner tranquille le dimanche. »
Assurer une sécuritéComme le constate la responsable, ce lien virtuel entre citoyens permet également de maintenir une certaine sécurité dans le quartier, lequel a une vocation uniquement domiciliaire. « Il n’y a personne qui passe par ici et la circulation y est restreinte. Si un citoyen observe un va-et-vient suspect, il nous communique l’information et on peut demander aux gens de redoubler de prudence. »
Enfin, elle croit qu’il faut stimuler la fierté des résidents en mettant de l’avant les bons coups de ceux-ci, que ce soit un exploit sportif ou encore, le travail exceptionnel d’un bénévole. À l’inverse, elle évite de publier des commentaires négatifs ou des plaintes, ne voulant surtout pas en faire un outil de revendications ou de vengeances. Mme Lépine est catégorique : pas de politique ni de commerce n’y est toléré.
C’est d’ailleurs pourquoi elle croit que la formule du site Internet est plus judicieuse que celle d’une page Facebook par exemple, où il serait difficile de contrôler les débordements. « Mon plus grand souhait, conclut-elle, c’est que l’idée d’un site Internet « de quartier » fasse boule de neige dans les autres quartiers de la région ».
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