Résoudra-t-on la disparition de Luce Pouliot?

Par Michel Scarpino
Il manque quelques pièces au casse-tête qui permettra, peut-être, un jour, de résoudre la disparition et la mort de la jeune Latuquoise Luce Pouliot, en 1982, alors qu’elle n’était âgée que de 18 ans.
Son frère, Luc, se rappelle les événements : Luce était allée en visite chez de la parenté (son oncle Joseph Guay) de Sorel-Tracy et, à la fin de son séjour, le 26 juillet 1982, elle devait être reconduite au terminus d’autobus. Plutôt que de se rendre au terminus, elle a plutôt demandé d’être déposée dans un garage puisqu’elle voulait revenir à La Tuque « sur le pouce ». La personne l’y a emmenée, mais depuis, plus rien, plus de nouvelles.
On ignore si elle a fait une mauvaise rencontre, ou quelles sont les circonstances qui ont mené à sa disparition. Ce qu’on sait, c’est qu’en 1992, des ossements ont été découverts par des chasseurs à Bécancour, mais la famille Pouliot n’a pas été mise au courant de cet état de fait à ce moment. « À l’époque, lorsqu’une disparition concernait une personne de plus de 18 ans, l’enquête n’a pas été prolongée. L’enquête n’a donc pas duré longtemps puisqu’on croyait alors il s’agissait d’une fugue », de raconter Luc Pouliot.
La famille a donc vécu pendant toutes ces années avec l’incertitude, mais surtout l’inquiétude savoir ce qui était arrivé à la jeune Luce. Avait-elle été violée? Souffrait-elle? Quelqu’un la gardait-elle captive sans lui permettre de téléphoner à qui que ce soit? Voilà autant d’éléments angoissants qui ont alimenté le quotidien de cette famille pendant tout près de 30 ans.
L’enquête a été ouverte à nouveau par la Sûreté du Québec (SQ) à Trois-Rivières, puis à l’escouade des crimes non résolus de la SQ et on a demandé à la famille de fournir de l’ADN la fin de la comparer aux ossements découverts en 1992. Le verdict est tombé récemment, il s’agissait bien de Luce Pouliot.
La famille Pouliot, soit la mère, Georgette, Luc et ses sœurs Anne et Hélène, a pu vivre son deuil, mais aussi, il s’en est suivi d’une forme de soulagement. « Pour nous tous, mais surtout pour ma mère », relate Luc Pouliot.
La médiatisation de cette nouvelle aidera certainement la SQ à pouvoir progresser dans l’enquête. « La police sait beaucoup de choses et nous n’avons pas tous les détails, poursuit M. Pouliot. Les policiers nous ont dit qu’en médiatisant la nouvelle, peut-être que quelqu’un saurait quelque chose qui ferait avancer l’enquête encore davantage ».