Un atelier pour se sentir belle et confiante
Belle et Confiante dans ce défi est un service d’info-cancer offert gratuitement par le Centre d’action bénévole du Bas-Richelieu (CABBR). Il s’agit d’un atelier personnalisé qui s’adresse aux femmes de la région qui luttent contre un cancer, offert par une esthéticienne et une coiffeuse bénévoles.
Une fois par semaine, l’esthéticienne Nancy Éthier, propriétaire du salon L’Éveil spirituel, propose des conseils sur les soins de la peau et des techniques de maquillage adaptées et conçues pour répondre aux besoins des femmes en traitement de chimiothérapie ou de radiothérapie. Une trousse de produits de maquillage est également remise aux participantes, contenant des produits frais et non parfumés.
Les participantes peuvent aussi obtenir des conseils de Gisèle Mawm, coiffeuse styliste pour le Centre beauté magique, concernant le choix et l’ajustement de prothèses capillaires, que l’on peut d’ailleurs emprunter gratuitement au CABBR. Elle peut aussi guider les femmes dans l’utilisation de chapeaux, de foulards et de bandeaux, « un choix que font la majorité des participantes », constate la coiffeuse.
« Je suis surprise que les femmes ne veulent pas porter de perruques. On ne voit pas souvent la différence avec les vrais cheveux », ajoute-t-elle. Pour l’une des participantes de l’atelier, Gina Sirois, qui est atteinte d’un cancer du sein, la réponse est bien simple : « Ça pique ! »
Pour une autre participante, Véronique Landry, qui a terminé ses derniers traitements pour un cancer du sein, le fait de ne pas porter de perruque est « un moyen de communiquer aux autres ce que tu vis », estime-t-elle. Or, elle admet qu’elle trouvait quand même rassurant le fait d’avoir une prothèse capillaire à portée de main, notamment lorsqu’elle devait ouvrir la porte à un étranger.
Au-delà des trucs beauté
Oui, on parle « trucs beauté » dans l’atelier Belle et Confiante dans ce défi, mais les deux bénévoles constatent qu’on va bien au-delà.
« Quand elles arrivent à l’atelier, on voit que les femmes sont affectées et qu’elles ont envie de jaser, de raconter ce qu’elles vivent, mentionne Mme Éthier. C’est une sorte de thérapie, selon moi. Après, on peut voir la joie sur leur visage quand elles sortent d’ici. Plusieurs doivent faire face à leur cancer toutes seules. En assistant à l’atelier, elles peuvent échanger avec d’autres participantes, et ça brise leur solitude. »
Gina Sirois abonde en ce sens : « Au début, je ne voulais pas y aller. Je me maquille depuis l’âge de 13 ans. C’est surtout le fait d’échanger avec d’autres femmes qui m’a plu. J’ai aimé ça, jaser avec les dames, on a du fun. On ne peut pas comprendre quelqu’un qui a un cancer si on n’en a jamais eu. Je conseille cet atelier », dit-elle.
Un baume pour l’estime de soi
En effet, pour permettre aussi aux participantes d’échanger en toute convivialité, le maximum de participantes est fixé à trois femmes, explique Sylvie Ouellet, directrice générale du CABBR.
« La femme peut repartir avec un maquillage qui est très simple. L’idée est qu’elle se sente bien, qu’elle puisse se dire : "Aujourd’hui, je n’ai pas l’air fatiguée, aujourd’hui, je suis belle !" Les femmes sont belles, même si elles ont perdu leurs cheveux, leurs sourcils ou leurs cils », lance-t-elle.
« C’est bon pour l’estime de soi », fait remarquer Véronique Landry, qui ne se maquille jamais habituellement. Selon elle, « avec le cancer, on perd tout. L’estime de soi prend aussi le bord ».
Enfin, pour Nancy Éthier, être bénévole à cet atelier lui permet de comprendre davantage les personnes qui ont un cancer. « Je remercie la vie pour ce que j’ai. Ça permet une prise de conscience qui nous rend plus humain. Parfois, les gens évitent les personnes atteintes de cancer. À la place, je les invite à leur dire "bonjour" et à leur souhaiter "une bonne journée" ».
« Personne n’est à l’épreuve du cancer. On sait que ça peut nous arriver à nous aussi. Ça pourrait être moi demain matin. Ça nous porte à réfléchir », conclut Gisèle Mawm.
Pour obtenir de l’information sur l’atelier ou pour s'inscrire, on compose le 450 743-4310.
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