Le poste de police d’Odanak pourrait devoir réduire ses effectifs

Par Sébastien Lacroix
Le gouvernement fédéral s’apprêterait à réduire ses dépenses de 14,8 millions de dollars pour les services de police autochtone à travers le Canada, ce qui devrait se traduire par une compression budgétaire de 15 % au poste des Abénakis à Odanak.
C’est ce que l’on peut apprendre dans le Budget des dépenses, qui doit servir de base en vue de l’adoption du prochain budget fédéral, à la fin mars, et dont le Sorel-Tracy Express.ca a obtenu copie.
Si le tout se concrétise, ces coupes signifieraient que le budget du poste d’Odanak serait amputé d’environ 98 000 $. En faisant un calcul rapide, cela voudrait dire un agent en moins au sein du corps de police des Abénakis.
La « bonne nouvelle », si jamais ce scénario se concrétise, c’est que le budget fédéral pour les corps de police autochtones serait reconduit à 85 %, ce qui éviterait la fermeture du poste d'Odanak.
Rappelons que la semaine dernière, l’Assemblée des Premières Nations s’attendait au pire, alors que les pourparlers avec le gouvernement conservateur n’avaient même pas été entamés.
Déjà au minimum
Le hic, c’est que le service de police abénakis, qui dessert les communautés d’Odanak et de Wôlinak, ne peut se permettre d’avoir moins d'effectifs, étant donné qu’il fonctionne déjà avec le strict minimum pour assurer un service 24 heures par jour.
« Nous sommes contraints de maintenir six policiers sur la liste de paie », indique le directeur général du conseil de bande, Daniel G. Nolett, qui multiplie les démarches afin de trouver l’argent pour combler le manque à gagner.
Il pourrait donc revenir au conseil de bande d’assumer les coupes. « On fait des pressions, assure M. Nolett. Nous sommes ''sur le téléphone'' depuis jeudi. Il y a 52 % du budget qui provient du fédéral et 48 % du provincial. On ne sait pas si Québec augmentera son financement. »
Rétablir le statu quo
Si les coupes de 14,8 millions sont bel et bien annoncées, au moment de l’adoption du budget fédéral, à la fin mars, cela signifierait un recul par rapport aux « gains » qui avaient été faits il y a deux ans.
À l’époque, le gouvernement menaçait en effet une compression de 19 % du budget, avant de revenir sur sa décision et de maintenir le statu quo. Les Premières Nations espèrent que le gouvernement fédéral repousse les diminutions d’une année pour pouvoir en discuter plus sérieusement.
« Nous voulons nous asseoir et établir les besoins des communautés pour qu’on puisse aller chercher les crédits nécessaires, explique Daniel G. Nolett. Là, le gouvernement décide sans qu’on puisse argumenter. Il prétend avoir consulté les Premières Nations, mais il n’a rencontré que trois ou quatre chefs dans l’Ouest canadien. »
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