« Le ministère joue à l’autruche »

Par Sébastien Lacroix
L’Association des pêcheurs du lac Saint-Pierre (APLSP) estime que la perchaude est en quantité suffisante pour permettre la relance des activités de la pêche blanche, sur le lac Saint-Pierre, et que le moratoire de cinq ans n’est pas une solution.
Cette conclusion fait partie du rapport de l’étude comparative qui a été dévoilé par l’association, lors de son assemblée générale annuelle qui s’est tenue le 24 avril dernier, à Baie-du-Febvre.
Du 26 décembre au 24 février dernier, grâce à la collaboration à huit pourvoiries et de quelques pêcheurs indépendants, un registre a été compilé par un peu plus de 400 pêcheurs sportifs. Celui-ci a permis de constater que pas moins de 2 270 perchaudes ont été remises à l’eau, ce qui est de loin l’espèce la plus pêchée devant le doré (823), le brochet (282) et la lotte (135).
Ce total laisse croire à l’Association que la population de perchaudes est très loin de s’effondrer, d’autant plus qu’elles ont été prélevées dans des endroits propices à la pêche aux dorés. C’est-à-dire à une plus grande profondeur d’eau, soit des sites qui sont habituellement peu favorables pour la pêche à la perchaude.
Les conclusions de l’étude laisseraient même envisager une levée du moratoire, selon l’APLSP, puisque la population de perchaudes de taille adulte, qui représente le stock reproducteur, est « suffisamment importante » pour permettre une pêche sportive hivernale et estivale avec un quota de 10 par permis.
De nouvelles études
L’Association des pêcheurs du lac Saint-Pierre croit que le comité aviseur du gouvernement fait fausse route en imposant un moratoire sur la pêche à la perchaude. « Le ministère du Développement durable, de l’Environnement de la Faune et des Parcs joue à l’autruche en imposant un moratoire qui n’offre aucune garantie de régler un problème, et ce, sans tenir compte des conséquences économiques pour toute une région », déplore l’association dans son rapport.
Les pêcheurs auraient préféré que le gouvernement s’y prenne autrement pour s’attaquer au problème. « Le véritable courage politique aurait été de lever le moratoire pour s’assurer la coopération de tous les intervenants et, en concertation, de poser les actions qui permettraient de renverser une situation alarmante. »
L’APLSP estime que de nouvelles études permettraient de trouver une meilleure façon de caractériser les cohortes de perchaudes afin de poser, à court terme, les actions qui seront bénéfiques à la survie de l’espèce.
Pression sur le doré
Par ailleurs, l’Association des pêcheurs du lac Saint-Pierre estime que le moratoire sur la perchaude entraîne une pression supplémentaire sur la biomasse du doré jaune, étant donné que les pêcheurs sportifs se sont tournés vers ce poisson durant l’hiver.
Les mesures de protection déjà en place pour le doré jaune, soit une limite qui se situe entre 37 cm et 53 cm, devrait tout de même minimiser l’impact. D’ailleurs, des 823 dorés capturés cet hiver par les pêcheurs qui ont pris part à l’étude, 282 ont été remis à l’eau, ce qui représente 34% de toutes les prises.
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