Les Mohawks implanteront leurs éoliennes ailleurs

Par Sébastien Lacroix
Le promoteur Kahnwàke Sustainable Energies (KSE) a annoncé que la région ne sera finalement pas l’emplacement retenu pour y implanter son parc de huit éoliennes.
La firme mohawk avait entrepris des discussions avec la MRC de Pierre-De Saurel, l’hiver dernier, mais celles-ci étaient arrêtées depuis quelques semaines déjà.
Comme le site projeté se trouvait à l’extérieur de la zone couverte par les études d’impacts environnementaux déjà réalisées par le parc éolien Pierre-De Saurel, KSE se trouvait dans l’obligation de les refaire.
Cette exigence aurait occasionné des coûts supplémentaires au promoteur qui espérait faire des économies en achetant les informations à la MRC de Pierre-De Saurel. De plus, la réalisation de ces études aurait entraîné le report du projet d’au moins une année.
Le modèle d’éolienne choisi promoteur autochtone était également incompatible avec la force des vents présents dans la vallée du Saint-Laurent, qui se trouve dans une zone à « faible » et à « très fait » vent, selon l’Atlas canadien d’énergie éolienne.
En effet, le modèle E-101 de la compagnie Enercon devait générer une puissance de 3 mégawatts (MW), tandis que le modèle MM92 de la compagnie REpower, qui est réputé pour tourner à « faible vent », doit générer 2 MW.
« En raison de cette incompatibilité, leur projet n’aurait pas satisfait les attentes financières espérées », explique Josée-Ann Bergeron, coordonnatrice aux communications de la MRC de Pierre-De Saurel.
Le promoteur, qui avait déjà vu son projet tourner au vinaigre à Saint-Cyprien-de-Napierville, en raison de la pression des citoyens et des élus municipaux, estime également que le contexte politique municipal aurait pu faire avorter leur projet.
« Ils ont jugé, en procédant à une revue des couvertures médiatiques récentes dans la région, que des élus auraient pu, pour diverses raisons, contester la venue de leur projet », ajoute la coordonnatrice.
La porte n’est pas ferméeMême si le promoteur Kahnawàke Sustainable Energies renonce à l’implantation de leur projet de huit éoliennes devant générer 3 MW dans la région, il ne ferme pas à la porte à un éventuel partenariat avec la MRC pour le prochain appel d’offres.
« Nous n’excluons pas de revenir à la charge auprès de la MRC, lors du prochain appel d’offres d’Hydro-Québec », assure Bud Morris, président de la Commission de développement économique de Kahnawake, propriétaire à 99 % de KSE. Nous croyons cependant qu’il serait possible de maximiser la rentabilité du projet en trouvant le bon emplacement dans la région, en prenant le temps d’y effectuer les études nécessaires, en choisissant un contexte politique plus favorable, et en optant, comme Pierre-De Saurel l’a fait, pour des éoliennes adaptées à la force du vent observé sur place. »
Pour sa part, la MRC reste ouverte à d’autres promoteurs, mais toujours sous réserve que leur projet ne vienne pas perturber celui du parc éolien Pierre-De Saurel, qui doit compter sur 12 tours, soit cinq à Yamaska, quatre à Saint-Robert et trois à Saint-Aimé. Le projet devrait être entendue par le Bureau des audiences publiques en environnement d’ici la fin 2013 et entrer en activité en 2015.
Pour le préfet de la MRC, Gilles Salvas, des projets comme celui de KSE sont des opportunités intéressantes qui apportent des retombées économiques bénéfiques sans avoir à investir quoi que ce soit.
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