Quand l'espoir renaît

Par Marie-Ève Bouffard
Dépendance à l'alcool, à la drogue ou au jeu, rupture amoureuse difficile, perte d'un être cher. Nombreuses et incalculables sont les raisons qui peuvent amener une personne vers les chemins de l'itinérance. Mais heureusement, l'espoir peut renaître. Les participants au café-rencontre La Chrysalide en sont la preuve.
La table du café-rencontre était bien animée le 24 septembre. C'est que le comité organisateur de la Nuit des sans-abri, composé de personnes en réinsertion sociale, était en plein travail. Ils ont quand même pris le temps de partager leur histoire au Sorel-Tracy Express.ca.
Jimmy n'avait aucune place où rester, de sorte qu'il a « squatté la cour de son oncle avec une tente pendant une semaine et demie ». Le cadet du groupe termine présentement sa thérapie à la Maison la Margelle. « Je trouve important d'aider, je veux redonner aux autres, leur montrer qu'on peut s'en sortir », a indiqué celui qui ira vivre en colocation avec une amie à la fin de sa thérapie.
De son côté, Yvon a dû participer à trois thérapies avant de pouvoir mettre un terme à sa consommation d'alcool. Celui qui a connu l'organisme La Porte du Passant alors qu'il devait effectuer des travaux compensatoires fait aujourd'hui du bénévolat sur une base régulière. « On m'a beaucoup donné, c'est maintenant mon tour. J'aime donner au suivant, c'est gratifiant. En plus, je trouve le projet vraiment intéressant », a-t-il déclaré. C'est Nathalie Maréchal, l'une des intervenantes de milieu de l'organisme, qui lui a parlé du projet.
Il y a aussi Émilie, qui a connu l'itinérance alors qu'elle demeurait à Montréal. « Pendant trois ans, je n'avais pas de toit. Je suis venue à Sorel-Tracy, car c'est d'ici que provenait l'aide que je pouvais avoir », a-t-elle confié. Mais Émilie affirme que l'itinérance va au-delà du fait de ne pas avoir de toit, que « la vraie itinérance passe dans ton cœur, dans ton âme. » Dans quatre mois, elle célèbrera sa quatrième année sans avoir consommé. Ce qui la garde sur le bon chemin? L'implication.
Après avoir vécu une rupture amoureuse qui l'a séparé de sa fille, Éric a souffert de dépression et s'est mis à consommer de la drogue. Le 13 septembre, il quittait la Maison la Margelle, après avoir complété sa thérapie. Lorsque le Sorel-Tracy Express.ca s'est arrêté au café-rencontre, Éric en était à sa deuxième participation. « C'est une amie qui m'a parlé de la Nuit des sans-abri. Je veux redonner ce que j'ai eu, aider le monde. »
L'implication, la meilleure des médications
Les membres du café-rencontre s'entendent tous pour dire une chose: l'implication permet de s'en sortir.
Jimmy est catégorique: « si tu veux t'en sortir, implique-toi. Donne, mais ne t'attends pas à recevoir ». Pour sa part, Émilie affirme que l'implication a été sa médication. « Pas d'effort, pas de confort », a-t-elle lancé. Puis, Sylvain a précisé que tout le monde mérite une chance, mais que certains ne la prennent pas.
Ils sont également unanimes lorsque vient le temps de dévoiler les effets de leur implication au sein de 'organisation de la Nuit des sans-abri. « Ça augmente l'estime de soi et ça me donne confiance en moi », a déclaré Yvon lorsque la question a été lancée. Gratitude et sentiment d'être utile sont aussi des mots qui sont revenus.
Qui aurait cru qu'une nuit pourrait être aussi porteuse de lumière?
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