Berges en danger

Par Marilyne Champagne
Avec les changements climatiques, mais surtout à cause de la conduite indifférente et à haute vitesse de nombreux plaisanciers, les berges des îles de Sainte-Anne-de-Sorel s'érodent dangereusement
Chaque année, l’île de Grâce perd entre un et quatre mètres de berges, ce qui correspond à plus de 20 000 mètres cubes de sol qui glissent dans le fleuve.
Faune et flore en danger
Afin de stabiliser la situation sur l'île, le Comité ZIP du lac Saint-Pierre (LSP) a réalisé dernièrement des travaux d'aménagement visant à protéger plus de 4000 mètres carrés de bande riveraine.
Ces travaux font suite aux aménagements de stabilisation déjà réalisés en aval de l’île de Grâce, bien que ce soient les premiers du genre réalisés au lac Saint-Pierre et dans son archipel.
Comme l'explique Louise Corriveau, directrice générale du Comité ZIP du LSP, des techniques de génie végétal ont été mises de l'avant, comprenant l'installation de 180 boudins de noix de coco pour absorber l'impact des vagues, la plantation de 13 800 végétaux pour retenir le sol et l'utilisation de 100 kilos de semence. Le coût de l'intervention est de 200 000 $.
Indifférence des plaisanciers, vraies conséquences
De fait, près d’une trentaine de propriétaires et locataires de l'île ont consenti à signer une entente de conservation des berges pour une période de 25 ans.
Or, les conséquences de conduite imprudente de ces plaisanciers sont désastreuses pour les îles.
Comme l'indique Maryse Longchamps, biologiste, ce phénomène d’érosion détériore la qualité de l’eau, nuit aux poissons et détruit les habitats fauniques de qualité. Les pourtours de l’île sont d’ailleurs reconnus pour leurs richesses fauniques, dont les zones d’importance pour les poissons de pêche sportive (dorés, esturgeons, perchaudes).
« On y retrouve des plantes rares. La baie de l'île de Grâce est aussi le meilleur site de frai et d'alevinage de tout l'archipel », rappelle la scientifique. Elle fait aussi valoir la problématique des sédiments qui compliquent la navigation, nuisant ainsi aux activités récréatives.
De son côté, le maire de Sainte-Anne-de-Sorel, Pierre Lacombe, déplore le manque de sensibilisation des visiteurs de l'extérieur. « Vers 17 h, les gens retournent vers Sorel et partent la machine. Ils s'en foutent des berges… » Il souhaiterait une présence plus accrue de la Sûreté du Québec durant les week-ends.
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