Hausse marquée des demandes d'aide alimentaire

Par Marie-Ève Bouffard
Au Québec en 2013, 156 750 personnes ont reçu de l'aide d'une banque alimentaire. Il s'agit d'une augmentation de 22,9 % par rapport à 2008, où 127 536 personnes avaient fait appel à ce service. La hausse se fait aussi sentir dans la région, comme l'ont observé le Centre d'action bénévole (CAB) du Bas-Richelieu et celui de Contrecoeur.
Durant les 20 premiers jours du mois d'octobre, le CAB du Bas-Richelieu a fait 139 dépannages alimentaires, soit une moyenne de sept dépannages par jour. L'an dernier, pour le même nombre de jours, 71 dépannages avaient été effectués. Il s'agit du double!
« Les gens qui viennent ici sont principalement des personnes qui n'ont pas de travail, des familles monoparentales, des aînés et des nouveaux arrivants sans sécurité de revenu », explique la directrice du CAB du Bas-Richelieu, France Charron.
De son côté, la coordonnatrice des bénévoles, Louise Cabana, mentionne que « la prime d'aide sociale pour les gens seuls a diminué, alors la demande augmente ».
Une fois par mois, les personnes peuvent venir au CAB chercher la nourriture, qui est offerte gratuitement. Ils doivent apporter leurs sacs. « Ça les aide à se reprendre en main et à se responsabiliser à leur propre vie », précise Mme Charron.
Le dépannage est complet : produits laitiers, fruits, légumes, viande, poisson, conserves, desserts, féculents et légumineuses, tout y est. « On fournit tout ce qui assure la sécurité alimentaire. En ce moment, j'ai des fruits et des légumes frais, mais habituellement ils sont en conserves », indique la directrice du CAB du Bas-Richelieu.
« Nous achetons nous-mêmes nos produits et le budget est administré par Centraide ainsi que par quelques donateurs privés », ajoute Mme Charron, qui indique qu'en ce moment, elle « achète comme elle n'a jamais acheté auparavant ».
Même scénario à Contrecoeur
L'augmentation de la demande d'aide se fait également voir du côté du CAB de Contrecoeur, où deux services alimentaires sont offerts à l'année.
Il y a d'abord l'aide alimentaire, qui permet au centre de venir en aide à 45 familles chaque semaine. Les produits proviennent principalement de Moisson Rive-Sud et ce sont des bénévoles qui effectuent le tri. « Tous les sacs sont égaux, mais ils sont faits en fonction du nombre de personnes dans chaque famille », indique la directrice du CAB de Contrecoeur, Nancy Leduc.
Chaque semaine, les gens doivent venir chercher leur sac, qui est offert au coût de 5 $. S'il leur est impossible de se présenter, ils doivent aviser les responsables et leur indiquer le nom de la personne qui passera à leur place.
« Lorsque ça fait deux fois qu'une personne ne se présente pas sans avertir, nous la transférons sur la liste d'attente, qui comporte actuellement cinq noms », explique Mme Leduc.
L'autre service offert en est un de dépannage alimentaire. Il s'agit en fait d'un service d'urgence auquel les gens ont droit deux fois par année. « Il s'agit de denrées non périssables, et dans 99 % des cas, nous inscrivons ensuite les personnes sur la liste d'attente de l'aide alimentaire », ajoute Nancy Leduc.
Celle dernière constate d'ailleurs l'augmentation du nombre de personnes qui ont eu recours à ce service. L'an dernier, 117 dépannages alimentaires ont été effectués, alors que jusqu'à présent cette année, 130 personnes ont reçu cette aide. « L'année est comptabilisée du 1er avril au 31 mars, alors le chiffre va augmenter encore », explique-t-elle, en précisant que les mois plus difficiles s'en viennent.
Selon la directrice du CAB de Contrecoeur, plusieurs facteurs expliquent cette hausse.
« Beaucoup de gens sont déménagés ici, ce qui leur a engendré des coûts. La rentrée scolaire et le lock-out chez Kronos peuvent aussi expliquer les nouvelles demandes d'aide », ajoute-t-elle.
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