Aidants naturels : la Montérégie, deuxième région la plus financée

Par Josianne Desjardins
Avec quelque 97 000 aidants naturels sur son territoire, dont un peu plus de 4000 de 45 ans et plus chapeautés par le CSSS Pierre-De Saurel, la Montérégie est la deuxième région du Québec à recevoir le plus de financement public pour offrir des services et du répit à cette clientèle sans cesse grandissante. La région se classe tout juste derrière Montréal.
C’est ce qu'indique le Regroupement des organismes montérégiens d’aidants naturels (ROMAN)-Appui Montérégie. Depuis 2010, la Montérégie reçoit 2,4 M$ chaque année du gouvernement du Québec pour que des organismes puissent offrir de nouveaux services et puissent continuer de venir en aide aux aidants naturels. Cette somme annuelle est prévue jusqu’en 2020.
Ce financement est important puisqu’il permet d’assurer des ressources précises pour cette clientèle, comme des week-ends de répit pour les familles concernées, des programmes de soutien ou encore du personnel qualifié, indique la directrice générale du ROMAN-Appui Montérégie, Sonia Lessard.
Le ROMAN-Appui Montérégie représente 30 organismes destinés aux proches aidants. Parmi eux, deux organismes desservent le territoire, soit L'Association des aidants naturels du Bas-Richelieu, située au 55, rue Fillion, à Sorel-Tracy, et la Société Alzheimer Rive-Sud, qui a un point de service au même endroit.
Le répit, un service essentiel
Le service de répit à domicile est l'un des services offerts par l'Association des aidants naturels du Bas-Richelieu afin de prévenir l’épuisement chez les proches aidants.
Pour obtenir le service de répit à domicile, les aidants naturels doivent consulter un travailleur social du CLSC. Une fois qu'il a autorisé l'accès au service de répit à domicile, la demande est envoyée à l'association.
« C'est à ce moment que la coordonnatrice rencontre les familles, à leur domicile, en leur expliquant le fonctionnement et en leur présentant les documents à remplir », précise Anick Sabourin, adjointe à l'Association des aidants naturels du Bas-Richelieu.
Un maximum de huit heures par semaine est alloué aux aidants et la durée de l'accès au service de répit à domicile varie de quelques semaines à plusieurs années, selon le besoin et les informations transmises par le travailleur social.
Ce sont des accompagnatrices rémunérées via des subventions qui assurent ce service. Elles possèdent toutes des compétences et ont suivi des cours.
« L'aidant n'est pas obligé de rester à son domicile lorsque l'accompagnatrice vient », souligne Mme Sabourin.
L'Association des aidants naturels du Bas-Richelieu offre également un service de halte-répit, le mardi de 12h30 à 16h30.
« Les aident viennent mener leur aidé ici et ce sont des accompagnatrices qui s'en occupent », précise Mme Sabourin avant d'ajouter que pour avoir accès à ce service, il faut également consulter un travail social du CLSC.
D'autres services pour les aidants naturels
Au-delà du répit, de petites actions et des outils peuvent permettre aux aidants naturels de souffler un peu, c'est pourquoi du soutien, de l'écoute, des dîners mensuels et des formations font partie des services offerts par l'Association des aidants naturels du Bas-Richelieu.
Chaque mois, les aidants naturels ont l'occasion d'assister à un dîner. « C'est un bon moment pour rencontrer des gens qui vivent la même situation, tout en leur donnant un petit répit », indique Mme Sabourin. Tous les aidants naturels sont les bienvenus et un conférencier est présent lors de chaque diner. Il faut débourser 20$ annuellement pour participer à cette activité.
Désireuse d'en offrir plus, l'Association des aidants naturels du Bas-Richelieu tente présentement d'ouvrir une autre halte-répit à Sainte-Victoire.
« C'est très difficile, car il n'y a aucune demande de la part des aidants, mentionne Anick Sabourin. En fait, très souvent les gens ne sont pas conscients qu'ils sont des aidants naturels. » Elle invite les personnes qui désirent obtenir plus d'information à téléphoner au 450 730-0880.
Toujours dans le but d'offrir de l'aide et des services aux aidants, une travailleuse sociale sera à l'association quelques fois par semaine dès le début de l'année 2014.
Le point de service de la Société Alzheimer Rive-Sud qui est situé dans la région offre quant à lui des services de consultation téléphonique, des rencontres individuelles et familiales, un café proche-aidant et des ateliers de formation d'une durée de huit semaines.
La conseillère aux familles de la Société Alzheimer Rive-Sud (point de service de Sorel-Tracy), Marie-Josée Marchand, précise que c'est dans le but de ne pas dupliquer les services offerts par l'Association des aidants naturels du Bas-Richelieu qu'il n'y a pas de halte-répit.
Plus d’hommes aidants naturels?
Mme Marchand constate que de plus en plus d'hommes font partie de la clientèle régulière de la société. « Il y a douzaine d'hommes et environ 30 femmes qui assistent régulièrement aux formations que nous offrons aux aidants naturels », remarque-t-elle.
N’empêche que les femmes demeurent plus nombreuses que les hommes à se prévaloir du titre d’aidante naturelle. Chez les femmes de 45 à 65 ans, c’est une sur trois qui est proche aidante, selon l’Institut de la statistique du Québec.
Tout aidant naturel peut appeler à la ligne Info-aidant au 1-855-8LAPPUI (1 855 852-7784), un service téléphonique professionnel d’écoute, de soutien et de référence adapté aux besoins des proches aidants d’aînés.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.