Vivre sur le bouton alerte

Par Marie-Ève Bouffard
Catherine* était dans la vingtaine lorsque son père a été frappé par la maladie. Bien rapidement, la mère de famille a vu un nouveau rôle lui être attribué, celui d'aidante naturelle.
« Ce n'est pas un choix, ça nous tombe dans les bras, confie la jeune femme. Du jour au lendemain, mon père est tombé malade. »
Bien que son conjoint était là pour l'aider, c'est Catherine qui « faisait le gros de la job ». En plus de devoir lui prodiguer des soins, elle devait s'occuper de ses finances et remplir les procurations, mais également continuer à être une mère et une conjointe.
Tout cela sans obtenir d'aide extérieure, car en fait, elle ne savait même pas que des ressources existaient. « J'aurais aimé avoir accès à du répit, me faire aider dans le cheminement de la procuration, avoir quelqu'un à qui parler et obtenir des formations », avoue-t-elle, avant d'ajouter que « les gens malades deviennent d'autres personnes et on ne sait pas trop comment réagir face à ça ».
Catherine n'a pas bénéficié de crédits d'impôts et d'avantages fiscaux, « mais ce n'est pas une chose à laquelle je pensais. C'est arrivé tellement vite, je n'avais pas le temps d'y penser. J'étais sur le bouton alerte », confie-t-elle.
Aujourd'hui, de l'eau a coulé sous les ponts et Catherine arrive à en parler sans devenir trop émotive. Son expérience l'a même poussée à « aider les aidants ».
Chose certaine, elle aurait aimé connaître les ressources disponibles, car selon elle, elles ont beaucoup à offrir.
*Nom fictif.
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