« Je n'ai rien d'autre que mon intégrité »

Par Marie-Ève Bouffard
La députée de Richelieu, Élaine Zakaïb, a dû se défendre la semaine dernière d'avoir fermé les yeux sur un processus qui favorisait les projets de l'entrepreneur Tony Accurso, alors qu'elle était présidente-directrice générale des Fonds régionaux de solidarité FTQ.
Les dossiers des concurrents de Tony Accurso étaient bloqués, selon ce que laisse présager une conversation enregistrée en 2009 entre Mme Zakaïb et le président sortant de la FTQ, Michel Arseneault.
L’enregistrement dans lequel on entend la députée de Richelieu été diffusé le 22 janvier à la commission Charbonneau.
« Tout ce qui avait été présenté autour de Montréal, que ce soit Montérégie, Laval, Montréal Est ou Ouest, qui pouvait d'une manière ou d'un autre avoir [...] de la compétition avec Accurso y ont été bloqués, puis on n'a pas pu les faire », dit Mme Zakaïb, qui est ministre déléguée à la Politique industrielle et à la Banque de développement économique du Québec.
La porte-parole du Parti libéral en matière d'éthique, Lise Thériaut, a tout de suite demandé sa démission.
En conférence de presse, le 22 janvier, Élaine Zakaïb a indiqué avoir toujours travaillé dans l'intérêt des investisseurs, selon qu'a rapporté Radio-Canada. « Moi, ma job, c'est de faire des investissements, et je vous mets au défi de trouver un seul investissement dans les Fonds régionaux qui est discutable », a-t-elle dit.
Mme Zakaïb s’est défendue, précisant que cette pratique était en cours avant son arrivée aux Fonds régionaux et qu’elle l’a fait cesser dès que possible.
Processus normal
Rencontrée à son bureau de circonscription par le Sorel-Tracy Express.ca, Mme Zakaïb indique qu'il est normal de s'assurer de ne pas investir dans une entreprise concurrente et de ne pas « se tirer dans le pied ». « Le processus de vérification diligente a été détourné et, dès que je m'en suis rendue compte, j'y ai mis fin », ajoute la ministre.
« Le but de l'appel de Michel Arsenault était d'obtenir la liste des investissements des Fonds régionaux dans le secteur de la construction, précise Mme Zakaïb. Je lui ai donc dit que je voulais qu'il sache que des dossiers avaient été bloqués avant son entrée en fonction. »
Dans l'enregistrement, Mme Zakaïb dit également « le moins j'en sais, le mieux je me sens ». À ce sujet, la députée de Richelieu mentionne que cette remarque faisait référence à l'opposition qui s'installait entre deux dirigeants de la centrale syndicale.
« Ça n'avait rien à voir avec ma job, avec mes fonctions et avec le Fonds. Je ne voulais pas m'en mêler et j'avais l'impression qu'on voulait m'embarquer dans une chicane sans fin », précise-t-elle.
La députée affirme avoir « la profonde conviction de n'avoir rien fait. J'ai voué ma vie et ma carrière au développement économique. »
À cela, elle ajoute être contente d'avoir le soutien de son parti. «Je n'ai rien d'autre que mon intégrité, confie Élaine Zakaïb. Je voulais faire la politique différemment et la rendre plus transparente. »
Avec la collaboration de TC Media
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