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D'Ukrainienne à Soreloise

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17 février 2014
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Par Marie-Ève Bouffard

Petite, Olena Pokhvalii rêvait de quitter son Ukraine natal pour s'établir dans un autre pays. Comme la Grande-Bretagne la faisait vibrer, elle a commencé à apprendre l'anglais. Mais la vie en a décidé autrement, et c’est finalement à Sorel-Tracy qu'elle a posé ses bagages.

Quand elle a rencontré son mari, Ivan, le couple parlait de déménager dans un pays d'Europe. Pour eux, la possibilité de trouver un emploi était primordiale dans le choix du pays.

« Mon mari est machiniste et un de ses amis lui a dit qu'il y avait une pénurie de machinistes au Québec, alors on a fait notre demande d'immigration », explique Mme Pokhvalii.

À partir de ce moment, les choses se sont enchaînées et ils ont commencé à apprendre le français, avant de débarquer à Sorel-Tracy en mai 2012. « J'ai eu beaucoup de doutes et j'ai énormément pleuré parce que je suis proche de ma famille, confie Olena Pokhvalii. Les deux premiers mois ont été très difficiles, mais après un an, j'ai dit que c'est grâce à Dieu qu'on a immigré ici. »

Leur décision de s'installer à Sorel-Tracy n'a pas été prise au hasard. « Nous avons choisi cette ville parce que nous avions des amis ici et qu'il y a du travail, explique-t-elle. J'étais enceinte et je voulais de la sécurité. »

« Pour mes parents, ça n'a pas été facile que je déménage, confie celle qui est retournée en Ukraine l'an dernier pour rendre visite à sa famille. Je leur donne souvent des nouvelles et je veux qu'ils puissent voir ce que j'ai ici. »

Elle avoue toutefois que, si leur couple d'amis n'habitait pas ici, ils auraient opté pour Montréal…

« À Montréal, il y a beaucoup de services pour l'immigration, fait-elle remarquer. Nous avons des amis là-bas, nous allons au Festival ukrainien, nous assistons à des réunions d'immigrants de notre communauté et nous achetons des produits ukrainiens. »

« Il faut que l'immigrant "travaille" »

Selon elle, la région est ouverte à l'immigration, mais l'arrivant doit y mettre du sien. « J'aime parler avec les gens, je suis ouverte, dit-elle. Il faut que l'immigrant travaille, qu'il s'implique. Par contre, certaines familles ne veulent pas s'intégrer. »

Olena Pokhvalii trouve important que sa fille de 15 mois, Sofia, soit intégrée à la communauté et aux autres enfants, tout en conservant les racines ukrainiennes. « À la maison, on parle le russe, mais à la garderie, c'est le français. »

Pour la femme de 30 ans, la langue a d'ailleurs été le plus gros obstacle. « On a appris le français de France, explique-t-elle. Ici, on pouvait parler, mais on ne pouvait pas comprendre, car les gens parlaient trop vite. Au début, je parlais français, mais je demandais aux gens de me répondre en anglais. Ils étaient compréhensifs et patients. »

L'Ukrainienne a suivi des cours de francisation qui lui ont permis non seulement de mieux maîtriser la langue, mais aussi de briser l'isolement en développant des relations avec des gens d'ici.

Comptable de formation, elle désire recommencer ses études, car la comptabilité ici n'est pas la même qu'en Ukraine. « J'ai envoyé mes papiers d'évaluation comparative il y a un an, mais le délai est long », indique-t-elle, ajoutant qu'elle devra passer un test d'équivalence.

Quelques questions à Olena Pokhvalii

 - Une ressemblance entre Sorel-Tracy et sa ville natale : « Ce sont des villes où il y a beaucoup d'entreprises. »

- Une différence entre Sorel-Tracy et sa ville natale : « Ici, le gouvernement simplifie la vie des citoyens. En Ukraine, c'est mal géré. »

- Ce qu'elle aime le plus de la région : « La nature, l'espace et le fait que tout soit accessible. Sorel-Tracy est un endroit tranquille, mais proche des autres services. »

- Ce qu'elle aime le moins de la région : « Le manque d'accessibilité du transport collectif. Quand on n'a pas de voiture, c'est compliqué. »

- Ce qu'elle pense des Sorelois : « Ce sont des gens souriants, de bonne humeur, amicaux. Ça donne de l'énergie! »

- Une adaptation difficile : « La nourriture. Au début, je ne pouvais rien manger, mais je me suis finalement habituée et j'ai même appris des recettes québécoises de mes amis. »

- Une tradition qu'elle a conservée : « Se réunir dans les maisons, recevoir des amis et cuisiner. »

- Un élément de la culture qu'elle aime : « Les films québécois. C'est bien pour la langue, les acteurs parlent plus clairement. »

- Ukrainienne ou Québécoise? : « Pour l'instant, je me considère encore Ukrainienne. J'aimerais en savoir plus sur l'histoire du Québec et du Canada. »

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