Bilan 2013 : un décès en Montérégie dans un accident nautique

Par Ali Dostie
NAUTISME. Le canal de Saint-Ours de la rivière Richelieu est l'un des secteurs les plus achalandés de la Montérégie en matière de navigation de plaisance. C'est aussi là qu'est survenue l'unique noyade de la région l'an dernier, alors qu'un kayakiste avait été emporté par le remous des écluses.
L'homme de 21 ans, bien qu'expérimenté, ne connaissait pas le plan d'eau lorsqu'il avait mis son kayak à l'eau tout près des écluses, le 19 juin 2013. Rodrigue Gabby portait une veste de flottaison, lorsque son embarcation a chaviré en raison de la force du courant du barrage.
Il fait partie du maigre 17 % des cas de noyades au Québec survenu en 2013 (soit 4 des 24 décès) où la victime portait un gilet de sauvetage.
Une statistique qui fait dire au président du Conseil québécois du nautisme (CQN), Yves Paquette, en ce début de campagne de sensibilisation, que beaucoup de noyades peuvent être évitées si des précautions minimales sont respectées. « Ce n'est plus le temps de mettre le gilet de sauvetage une fois que tu es tombé à l'eau », lance-t-il.
Et avec la variété de gilets de sauvetage offerte aujourd'hui, adaptés au type de plaisance pratiquée, il y a encore moins d'excuses pour bouder cette mesure de sécurité, estime M. Paquette. « C'est pratiquement une seconde peau ».
De plus, la plupart des noyades (79 %) a lieu dans des lacs et rivières, des plans d'eau qui ne sont pas jugés dangereux. « Quand les gens sont près de chez eux, ils ont l'impression que rien ne peut arriver. Et ils ont moins tendance à se sécuriser. On a juste à regarder la rivière Richelieu, avec les bateaux devant les maisons. Les gens connaissent le cours d'eau », relate-t-il.
Les hommes sont aussi fortement représentés dans les statistiques : 92 % des décès en 2013. Une proportion que M. Paquette accorde entre autres à la plus grande témérité de ces derniers.
Quant à la consommation d'alcool, la plupart des victimes (46 %) n'en avaient pas consommé au moment de l'accident. Aux yeux de M. Paquette, le Québec pourrait cependant imiter l'Ontario en interdisant la consommation d'alcool pour les conducteurs d'embarcation. Le Québec se contente actuellement de recommandations.
Des cours d'eau plus achalandés
Au fil des ans, les ventes d'embarcations, de plus en plus diversifiées, n'ont fait que croître. Le canot et le kayak ont connu un gain de popularité. Le bilan d'un seul décès en Montérégie en 2013 est malgré tout positif, note le président du Conseil québécois du nautisme, Yves Paquette.
« Notre objectif est d'arriver à aucun décès à travers tout le Québec, mais on sait que c'est peu probable, les accidents arrivent toujours », ajoute-t-il.
La connaissance des diverses règles de navigation est essentielle, selon lui. « On parle beaucoup de la cohabitation sur la route, mais il faut aussi savoir partager les plans d'eau. C'est une question de bienséance […] et de prudence, qui doit être vue comme faisant partie du plaisir. »
Canal de Saint-Ours en 2013
17 430 : nombre de visiteurs sur les berges
3860 : nombre de bateaux
9416 : nombre de plaisanciers
Canal de Chambly en 2013
200 123 : nombre de visiteurs sur les berges
1420 : nombre de bateaux
3771 : nombre de plaisanciers
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.