Élections provinciales 2018
Quelles promesses pour les travailleurs de la région de Sorel-Tracy ?
Par Salle des nouvelles
Le Conseil central de la Montérégie – CSN (CCM – CSN) interpelle les candidats des différents partis en lice pour devenir les porte-paroles politiques de la région afin de connaître ce qu’ils comptent faire pour aider les travailleuses et travailleurs. La crise économique a laissé des traces dans les conditions de travail de ceux-ci et il est temps que l’on pense un peu plus à eux.
« C’est malheureux de constater qu’encore aujourd’hui, en 2018, il y a des secteurs d’emploi où les conditions de travail des salarié-es sont inacceptables. Dans l’est de la Montérégie, c’est notamment le cas des travailleuses des centres d’hébergement privés, des chauffeurs d’autobus scolaire, des préposés aux soins dans les hôpitaux, des salariés de groupes communautaires..., lance Éric Lalancette, vice- président du CCM – CSN. « Autant d’exemples de situations qui doivent changer. C’est pourquoi nous voulons connaître les solutions concrètes que proposent nos futurs élus. »
« Le Syndicat des Ouvriers du Fer et Titane – CSN est heureux de profiter de cette tribune unique que représente une campagne électorale pour interpeller les candidats des différents partis sur l’enjeu que représente la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs du Québec », lance François Nadeau, président du syndicat. « Selon les statistiques obtenues sur le site de la CNESST, 96 135 lésions professionnelles ont été acceptées en 2017 au Québec; la durée moyenne d’une absence étant de 88 jours. De plus, 217 décès ont été enregistrés en 2016 (80 suite à un accident et 137 suite à une maladie professionnelle », poursuit-il.
La pénurie de main-d’œuvre est au cœur des débats depuis le début de la campagne. Pourtant, personne ne parle de la force de main d’œuvre dont le Québec et ses employeurs se privent année après année due aux trop nombreux accidents du travail ou des maladies professionnelles. Les accidents du travail brisent pourtant plusieurs vies et familles au Québec. À quand une réforme des lois en matière de santé et sécurité au travail au Québec ? Pourquoi autant de complaisance envers les employeurs du Québec de la part de notre gouvernement et de ses organismes ? Nous aimerions que les candidats se prononcent sur ce phénomène malheureusement occulté de la présente campagne.
« Dans la santé, la réforme Barrette a laissé des séquelles », continue Éric Lalancette. « Le personnel est à bout de souffle. Cet été, on ne comptait pas les heures supplémentaires obligatoires, car le personnel n’y arrive plus. Le réseau ne tiendra pas longtemps à ce rythme. On nous dit que les partis politiques ont des projets pour la santé. Ce qui nous intéresse, nous, c’est de savoir ce qu’ils vont faire pour les travailleuses et travailleurs qui sont épuisés. »
Dans nos écoles, la situation n’est pas plus joyeuse. Quelques jours après la rentrée, on voit déjà qu’il manque de ressources dans les services de garde. Dans les commissions scolaires, on a coupé les budgets et donc, les services spécialisés aux enfants qui en ont besoin. Les cégeps se vident aux profits des grands centres urbains, et le personnel de soutien se trouve de plus en plus en statut précaire. Là aussi, que vont faire nos candidats pour aider ces travailleuses et travailleurs ?
De plus en plus d’usines, gros moteurs de la région, sont sur le qui-vive à la suite des « aménagements » économiques exigés par le président américain, Donald Trump, qui visent à protéger les intérêts américains. Cela va des droits de douane sur l’acier, l’aluminium et toute une série d’autres matières dont la liste varie aux grés de l’humeur du président. Et tout récemment, la renégociation de l’ALENA et de la gestion de l’offre, qui fait peur à nos producteurs et aux usines qui en dépendent. Les partis ont unanimement prétendu qu’ils défendaient la gestion de l’offre. Mais que vont faire les candidats pour protéger les emplois dans notre région ? Plus loin encore, est-ce que nos politiques ont l’intention de revoir le Code du travail ? Qu’en est-il du droit de grève et de lock-out remis en question par certains ?
Et les médias ? En Montérégie, il reste de moins en moins de journaux régionaux. Le nombre de lecteurs diminue. Alors qu’on parle de plus de plus de « fake news », ces informations qui circulent malgré qu’elles soient fausses, il est normal que l’on questionne les futurs élus sur ce qu’ils comptent faire pour assurer un travail journalistique et une information de qualité. »
Pour Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie – CSN, il est important que les futurs élus prennent conscience du travail qui les attend. « Dans l’est de la Montérégie, ce sont des milliers de travailleuses et de travailleurs qui triment dans des conditions difficiles pour arriver à joindre les deux bouts. Ils sont des dizaines de milliers dans l’ensemble de la Montérégie. C’est pourquoi nous voulons questionner les futurs élus et leurs partis afin de savoir ce qu’ils comptent faire pour les aider. »
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