Rapport de Statistique Canada
Le Canada a franchi le cap des 38 millions d’habitants

Par Salle des nouvelles
Au cours du deuxième trimestre de 2020, la population canadienne a franchi le cap des 38 millions d’habitants pour atteindre 38 005 238 personnes le 1er juillet 2020, selon les faits saillants du rapport d'estimations démographiques trimestrielles publié aujourd'hui par Statistique Canada.
Il s’agit d’une hausse de 25 384 personnes (+0,1 %) par rapport au 1er avril 2020, et de la plus faible croissance pour un deuxième trimestre au cours de la période pour laquelle des données équivalentes sont accessibles.
Début des effets de la pandémie sur la démographie dès mars 2020
À titre de comparaison, les deuxièmes trimestres de 2018 et 2019 ont affiché deux des taux de croissance les plus élevés au cours de la même période (+0,5 %, dans les deux cas. Le taux de croissance du deuxième trimestre de 1989 s’est aussi établi à +0,5 %). Le ralentissement de la croissance observé au deuxième trimestre de 2020 est principalement attribuable aux répercussions de la pandémie de COVID-19.
Les effets démographiques de la pandémie ont commencé à se faire sentir en mars, lorsque 96 décès sont survenus et que des restrictions ont été imposées aux frontières internationales au milieu du mois. Les répercussions se sont accélérées au deuxième trimestre, l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) ayant déclaré 8 495 décès pendant ce trimestre et les restrictions aux frontières ayant entraîné une importante baisse de la migration internationale.
Toujours selon les données de l’ASPC, la plupart des décès liés à la COVID-19 au deuxième trimestre ont été concentrés au Québec (5 472) et en Ontario (2 639). Selon les estimations provisoires, on a dénombré 79 050 décès au deuxième trimestre de 2020, ce qui représente 8 532 (12,1 %) de plus qu’au deuxième trimestre de 2019, et le plus grand nombre de décès déclarés au cours d’un deuxième trimestre depuis le début du système actuel de comptabilité démographique.
La croissance démographique en partie due à la migration internationale
La migration internationale (les immigrants et le solde de résidents non permanents moins le l’émigration nette) est habituellement le principal facteur à l’origine de la croissance démographique du Canada, mais les restrictions imposées aux frontières internationales au milieu de mars ont eu une incidence importante sur ce facteur de croissance. La migration internationale a représenté plus de 50 % de la croissance au cours de tous les deuxièmes trimestres depuis 1994, atteignant un sommet de 86,5 % au deuxième trimestre de 2019. Cependant, elle a reculé pour se chiffrer à 38,2 % (+9 700 personnes) au deuxième trimestre de 2020.
Le reste de la croissance, 61,8 % (+15 684 personnes), est le résultat de l’accroissement naturel, ou le nombre de naissances (94 734) moins le nombre de décès (79 050). Cependant, en raison de la pandémie du COVID-19, l’accroissement naturel a été négatif au Québec (-400) pour la première fois en un trimestre depuis le début de la tenue de registres comparables (1971).
Le Canada a accueilli 34 271 immigrants au cours du deuxième trimestre de 2020, en baisse par rapport à 94 281 au cours du deuxième trimestre de 2019 (-63,7 %). Il s’agit du nombre le plus bas d’immigrants reçus au cours d’un deuxième trimestre depuis 1986 (24 418).
Perte des résidents non-permanents
Le solde de résidents non permanents au cours du deuxième trimestre de 2020 a été négatif pour la première fois depuis 1994. Cela signifie que le Canada a perdu plus de résidents non permanents qu’il en a gagnés au cours du deuxième trimestre de 2020, ce qui a entraîné une perte nette de 24 768. Une grande partie de ces pertes est attribuable aux détenteurs de permis d’études et à une réduction du nombre de demandeurs d’asile, en conformité aux attentes compte tenu des restrictions de voyage liées à la pandémie.
Pour le deuxième trimestre de 2020, la croissance démographique la plus élevée a été enregistrée au Nunavut (+1,0 %). Terre-Neuve-et-Labrador (-0,2 %), la Saskatchewan (-0,1 %) et les Territoires du Nord-Ouest (-0,1 %) ont tous perdu une part de leur population pendant le deuxième trimestre de 2020. Comparativement aux taux de croissance du deuxième trimestre de 2019, toutes les provinces ont affiché une croissance inférieure au deuxième trimestre de 2020. C’est aussi la première fois que la Saskatchewan enregistre une perte de population au deuxième trimestre depuis 2005.
La Colombie-Britannique (+7 940) et la Nouvelle-Écosse (+1 443) sont les provinces qui ont profité le plus de la migration interprovinciale au cours du deuxième trimestre. Les pertes de population les plus importantes en raison de la migration interprovinciale ont été observées en Saskatchewan (-2 874), en Alberta (-2 733), au Manitoba (-1 837) et en Ontario (-1 435).
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