Une dernière séance avant la pause estivale

Par André Péloquin
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Une étape de plus vers la réfection de la salle Georges-Codling
C’est devant une quinzaine de citoyens, dont plusieurs employés et membre du conseil administratif d’Azimut diffusion, que le conseil municipal de Sorel-Tracy a notamment adopté le fameux règlement d’emprunt de 1,4 M$ concernant l’exécution de travaux de rénovation du marché Richelieu du Vieux-Sorel en plus de décréter qu’Azimut Diffusion peut faire exécuter, pour et au nom de la Ville, lesdits travaux.
Ce montant, qui s’ajoute aux 789 000 $ offerts en aide gouvernementale par le ministère du Patrimoine canadien et des Langues officielles, aux 5,2 M$ du ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, aux 211 000 $ d’Azimut diffusion et aux 400 000 $ provenant du surplus accumulé par la Ville de Sorel-Tracy, sera consacré à 22 % (313 400 $) aux travaux de fondation et de réparation des murs du sous-sol, à 51 % (712 900 $)à la construction du plancher et de la toiture ainsi qu’aux murs, portes et fenêtre extérieures ainsi que la couverture et à 5 % à la démolition sélective et enlèvement des produits dangereux. Le reste du montant consacré est lié aux contingences de design (10 %), aux imprévus (10 %), aux frais de laboratoire et de financement (3 % chacun) puis aux taxes.
Après l’adoption du règlement, certains conseillers qui ont voté contre ont tenu à faire valoir leurs arguments devant l’assistance.
Gilles Lemieux a été le premier à prendre la parole. Mentionnant que l’aspect financier du dossier à motivé sa décision, le conseiller dit ne pas croire que la salle Georges-Codling, dotée de 378 sièges, soit l’emplacement idéal pour un tel projet. M. Lemieux s’est dit aussi inquiet par la planification financière encadrant ces travaux. « J’étais d’accord lorsque, dix-huit mois plus tôt, le budget se chiffrait à 4 M$. Aujourd’hui, le budget a bondi de 50 %. Qu’arrivera-t-il s’il y a des additionnels, M. le maire? Qu’allez-vous faire si c’est le cas? Qui va les payer? », a-t-il notamment lancé tout en prenant par exemple le restaurant Hélène-de-Champlain qui, au fil des années, a vu la facture de ses rénovations – payées largement par la Ville de Montréal - bondir jusqu’à 16,4 M$.
Son collègue Yvon Bibeau a enchaîné en confiant que ce dossier est sûrement le plus complexe auquel il s’est frotté au cours de sa carrière. Disant agir avec rationalité, celui-ci a notamment fustigé la « générosité » du gouvernement fédéral. Revenant sur la récente visite de la ministre Christine St-Pierre à Sorel-Tracy pour annoncer la contribution de 5,2 M$ de son ministère, le conseiller a lancé, avec beaucoup d’ironie, qu’il ignorait que les affaires du gouvernement étaient si florissantes alors que la province est si endettée. « La valse des millions doit cesser », a-t-il tonné un peu plus tard. Le conseiller a aussi soulevé les finances d’Azimut diffusion, qui battaient de l’aile par le passé, et les nombreuses salles de spectacle – dont le centre culturel du secteur Tracy et les amphithéâtres du cégep et de l’école secondaire Fernand Lefebvre. « Nous ne manquons pas d’amphithéâtres, mais ça ne semble pas convenir aux attentes d’Azimut. Vos attentes seraient-elles trop grandioses? Retournez à votre mission originale de diffusion de spectacles », a-t-il par la suite lancé.
André Potvin abonda dans le même sens, maintenant qu’il doute que l’entreprise sera rentable à moins d’augmenter le nombre de sièges dans la salle.
Reprenant la formule de son collègue Bibeau, Corina Bastiani lança que le conseil municipal devait, lui aussi, maintenir sa mission initiale : faire valoir une vision d’avenir.
La conseillère martela que la somme de 8 M$ était consacrée à la rénovation d’une salle de spectacle, mais aussi à un bâtiment historique qui a longtemps été un lieu de rassemblement pour la population. Sa collègue Michèle Lacombe en rajouta en faisant miroiter l’aspect touristique du projet et le fait que celui-ci est financé, en grande partie, par le gouvernement.
En ce qui concerne le nombre de sièges de la salle, le conseiller Alain Maher a relativisé en disant qu’il préférait assister à des spectacles pleins à craquer dans une salle de près de 400 places que dans une salle à moitié vide où près de 700 mélomanes pourraient prendre place. Sa collègue Dominique Ouellet, elle, mentionna que ce bâtiment était probablement le plus beau vestige historique qu’on pourrait présenter à la population et aux visiteurs lors du 375e anniversaire de Sorel-Tracy. Sophie Chevalier fit aussi valoir le côté patrimonial du Marché Richelieu.
Après une dernière sortie de Corina Bastiani, indiquant qu’elle réalisait qu’Azimut et la Ville n’avaient pas droit à l’erreur, le maire Réjean Dauplaise annonça qu’un comité sera bientôt mis sur pied pour surveiller les travaux et que celui-ci y siègera. « Si ça floppe, ça passera sur mon dos ».
Vers la réfection de la capitainerie
Le conseil municipal a aussi profité de la dernière séance publique avant la pause estivale pour adopter un règlement d’emprunt de 1,8 M$ qui sera consacré à la rénovation, l’agrandissement et l’amélioration de la capitainerie de la marina de Saurel. Le conseiller Alain Maher s’est dit emballé par le projet. « Après le dragage imminent des berges, la marina pourrait rapporter jusqu’à 80 000 $ par année », a-t-il lancé en plus d’indiquer que ces travaux permettront à Sorel-Tracy de se distinguer à l’échelle du nautisme provincial.
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