Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Une découverte montréalaise élucide l'épuisement des cellules immunitaires

durée 15h00
24 juillet 2025
ici

commentaires

ici

likes

 

vues

imprimante
email
Par La Presse Canadienne

Des chercheurs montréalais ont mis le doigt sur un facteur qui explique pourquoi les cellules immunitaires chargées de combattre les infections chroniques et même le cancer finissent par s'épuiser et perdre de leur efficacité.

Cet «épuisement» limite notamment l'impact que peut avoir l'immunothérapie, qui compte pourtant parmi les développements les plus prometteurs de la dernière décennie dans la lutte contre le cancer.

«(Les cellules T CD8+) sont des cellules tueuses qui sont assez importantes pendant des infections chroniques et qui jouent aussi un rôle important contre certains cancers, et on voulait savoir comment elles sont régulées», a expliqué l'auteure principale de l'étude, la professeure Simona Stäger, de l'Institut national de la recherche scientifique (INRS).

En présence d'une infection chronique, a-t-on expliqué par voie de communiqué, le métabolisme des lymphocytes T s'épuise; les cellules produisent moins de cytokines (des messagers chimiques essentiels à la réponse immunitaire); et leurs «centrales énergétiques» (les mitochondries) fonctionnent moins bien.

«Ces cellules sont constamment stimulées quand il y a une infection chronique, a dit la professeure Stäger. Il y a une sorte d'inflammation chronique qui se forme, (...) toutes les cellules sont au même endroit pour combattre le virus, et elles finissent par s'épuiser.»

La professeure Stäger et ses collègues du Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie de l’INRS et de l’Université McGill ont maintenant découvert que le facteur de transcription IRF-5 serait capable de préserver l’énergie et la vitalité des lymphocytes T en agissant directement sur leur métabolisme.

IRF-5, a précisé la professeure Stäger, aide les cellules T à garder leur énergie et leur capacité à combattre, même en situation de stress prolongé. En revanche, l'absence d'IRF-5 contribue à augmenter l'épuisement des cellules.

«Le processus d'épuisement est très complexe, a-t-elle expliqué. Les cellules finissent par mourir parce qu'elles doivent constamment combattre. Et tout ça est graduel.»

Les chercheurs espèrent que ces travaux contribueront à mieux comprendre comment moduler le métabolisme cellulaire afin de soutenir et renforcer la réponse immunitaire lors d’infections chroniques ou de cancers.

«Lors de travaux futurs, on aimerait voir si on peut moduler l'expression de IRF-5 pour empêcher la cellule de s'épuiser, a dit la professeure Stäger. Enlever complètement le processus d'épuisement pourrait être dangereux, mais on voudrait au moins le ralentir.»

Les conclusions de cette étude ont été publiées par la revue scientifique EMBO Journal.

Jean-Benoit Legault, La Presse Canadienne

RECOMMANDÉS POUR VOUS


Publié le 1 août 2025

Étude: peu de différence entre 7000 et 10 000 pas par jour

L'objectif bien connu de dix mille pas par jour n'offre que peu d'avantages pour la santé si on le compare à une cible de sept mille pas par jour, conclut une nouvelle revue systémique publiée par des chercheurs australiens. Oui, disent les auteurs, marcher dix mille pas par jour plutôt que sept mille réduit le risque de décès toutes causes ...

Publié le 31 juillet 2025

Hausse des décès du cancer du col de l'utérus chez les 35-44 ans au Canada

On observe une montée des décès du cancer du col de l'utérus chez certains groupes de femmes au Canada, en particulier les 35-44 ans. Le Dr Marc Steben, président du Congrès mondial sur les ITS et le VIH, qui se tenait à Montréal cette semaine, déplore que le Canada ne mette pas en place une stratégie nationale pour dépister le VPH, la principale ...

Publié le 31 juillet 2025

Des poissons de plus en plus en danger en raison des barrages hydroélectriques

L'énergie produite par les barrages hydroélectriques est peut-être moins verte qu'on le pense, affectant de nombreuses espèces aquatiques qui risquent de perdre leur habitat naturel, selon une récente étude. «Les barrages hydroélectriques produisent de l'énergie faible en carbone, ce qui en fait une énergie verte du point de vue climatique. Mais ...